Bahamas Leaks : l’ancienne commissaire européenne dans le collimateur
Une nouvelle fuite concernant les paradis fiscaux. Un journal allemand a dévoilé des fichiers sur plus de 150.000 sociétés offshores et on y trouve notamment l'ancienne commissaire européenne.
Nouveau coup de tonner pour les paradis fiscaux. Alors qu’il y a 5 mois une énorme fuite de plusieurs dizaine de milliers de documents mettait a mal le Panama, aujourd’hui c’est au tour du Bahamas de voir certains de ses secrets révélés. Le journal allemand Süddeutsche Zeitung, membre du consortium international des journalistes d’investigation a dévoilé des informations sur plus de 175.000 sociétés offshores enregistrées aux Bahamas depuis 1959.
L’ancienne commissaire européenne dans les papiers dévoilés
Certains administrateurs de société voient donc leur anonymat prendre fin, et en particulier Neelie Kroes, qui a occupé pendant six ans de 2004 à 2010 le poste de commissaire européenne à la concurrence. Elle aurait en parallèle été à la tête d’une société offshore intitulée Mint Holdings Ltd entre 2000 et 20009.
Si en soi l’opération n’est pas forcément illégale, cela pose des questions sur le plan déontologique d’autant plus que les commissaires européens sont interdit d’exercer toute autre activité et obligé de déclarer toutes les fonctions exercée au cours des 10 ans précédant le mandat, chose que la femme politique s’était bien gardée de faire.
Une entreprise inactive pour un rachat qui n’a pas abouti
Selon des sources anonymes, le but de cette entreprise était de servir à lever des fonds pour racheter une partie des actifs de la société américaine énergétique Enron, à hauteur de 6 milliards de dollars. Neelie Kroes partageait la direction de la société avec un homme d’affaire jordanien proche de la famille royale des Emirats Arabes unis qui devaient financer principalement l’opération avec des hommes d’affaire saoudiens. Mais le rachat a échoué suite à des problèmes chez Enron.
L’ancienne commissaire européenne a répondu par ses avocats, elle assure avoir été directeur non-exécutif de la société et déclare qu’elle aurait due être supprimée des papiers depuis 2002, même si officiellement elle n’a démissionné qu’en 2009. Elle souligne aussi que la société n’a jamais été opérationnelle dans les faits mais admet avoir oublié de déclarer ses fonctions et se dit prête à en assumer la responsabilité.