La course pour trouver la neuvième planète est lancée par les Français
Le système solaire comporte bien une neuvième planète et pour obtenir des informations supplémentaires, une traque est lancée. Les Français sont en première ligne puisqu’ils ont pu obtenir des données importantes.
« Au vu de tout ce que l’on connaît sur les mouvements des planètes du système solaire, nos travaux nous permettent de dire qu’il est possible que cette neuvième planète existe, mais pas n’importe où », plante Jacques Laskar, astronome à l’Observatoire de Paris, qui publie une étude avec Agnès Fienga, de l’Observatoire de la Côte d’Azur (sud de la France). Dotée d’une masse d’environ dix fois celle de la Terre, cette planète se trouverait sur une orbite vingt fois plus éloignée que celle de Neptune. Très lente, elle mettrait entre 10 000 et 20 000 ans pour boucler son tour autour du Soleil.
Le champ des recherches réduit grâce à deux experts français
Il y a quelques semaines, le monde de l’astronomie prenait un sérieux tournant avec la découverte d’une neuvième planète qui se trouve à proximité de Jupiter. Les premières spéculations ont montré qu’une expulsion depuis l’origine de son orbite était envisageable et cela aurait eu lieu lors de la formation du système solaire. Désormais, les chercheurs tentent de déterminer l’emplacement exact de cet astre et un premier pas a été effectué dans le bon sens et c’est le fruit du travail des Français. Ces derniers qui évoluent à l’observatoire de Paris et sur la Côte d’Azur ont réussi à réduire le champ d’investigations.
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Jacques Laskar et Agnès Fienga traquent la neuvième planète
La traque est complexe, car il faut préciser que la distance est assez importante. A titre de comparaison, elle est équivalente à 600 fois celle qui sépare la Terre et le Soleil. Les chercheurs doivent être minutieux lors de la recherche, car la neuvième planète est extrêmement discrète, mais l’acharnement semble porter ses fruits. Jacques Laskar et Agnès Fienga ont réalisé un pas de géant, les scientifiques du monde entier savent désormais qu’il faut chercher dans une zone plus petite et cela augmente les chances de la trouver. Pour obtenir cette prouesse, ils ont eu recours aux données transmises par la sonde Cassini tout en se basant sur le segment Terre/Saturne.
Mike Brown a chamboulé le monde de l’astronomie
Au fil des investigations, le duo a été contraint de supprimer toutes les hypothèses pour retenir la plus pertinente. C’est de cette manière qu’ils ont restreint de façon considérable la zone des recherches. Pour rappel, la neuvième planète aurait une orbite 20 plus importante que celle de Neptune et son existence a été dévoilée au grand jour grâce aux calculs de Mike Brown et de Konstantin Batygin qui travaillent pour le Caltec, l’institut de technologie situé aux États-Unis et plus précisément en Californie. Ce n’est pas la première fois que les mots « Neuvième planète » sont énoncés, car Pluton a obtenu ce statut pendant plusieurs années avant que les calculs de Mike Brown mettent un terme à cette croyance. Ce dernier est d’ailleurs surnommé le “Killer Pluton”.
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Mobilisation générale
Les équipes des deux astronomes ont identifié deux zones dans lesquelles il est exclu que la planète se trouve car ses effets seraient incompatibles avec les données de la sonde Cassini. Avant l’étude, la communauté scientifique ne savait pas vers où tourner ses regards pour tenter de la repérer. « Là, nous supprimons la moitié des directions possibles, souligne Jacques Laskar. Nous divisons le travail par deux. »
Si les astronomes amateurs n’ont aucun espoir de repérer cette neuvième planète bien trop éloignée, beaucoup de chercheurs sont en train de se mobiliser pour la trouver visuellement, dit Francis Rocard, responsable des programmes d’exploration du système solaire à l’agence spatiale française CNES. « Du fait de sa faible luminosité, on ne peut utiliser que les grands télescopes comme le VLT au Chili ou le télescope spatial Hubble », glisse-t-il sur le blog du CNES.
Mais il serait « plus efficace » d’utiliser des instruments ayant un large champ de vision comme le télescope Subaru situé à Hawaï. « Cela prendra du temps, peut-être cinq ans, car il faut comparer des vues du ciel espacées d’une à plusieurs années pour confirmer que l’objet est bien sur l’orbite prédite » par les scientifiques américains.
La troisième découverte en matière de planète depuis l’Antiquité
Il est important de noter que cette découverte n’a pas été faite directement, car elle relève de modèles mathématiques. Ces derniers ont été entrés dans des ordinateurs et les différentes simulations ont ainsi donné naissance à une nouvelle planète qui effectuerait le tour de notre étoile en 10 000 voire 20 000 ans. Une grande partie des astres connus du système solaire ont été identifiés pendant l’Antiquité. Après cette période importante pour l’astronomie, les experts ont pu en découvrir deux supplémentaires. Si cette information venait à être confirmée, ce serait ainsi la troisième.
Il faudra désormais attendre les nouvelles recherches, mais Alessandro Mobidelli qui évolue à Nice à l’Observatoire de la Côte d’Azur a spécifié qu’il y avait une preuve tangible. Le professeur adjoint à Caltech, Konstantin Batygin affirme qu’au fil des recherches, les preuves se multiplient.