Crise laitière : toujours pas d’entente entre Lactalis et les éleveurs
Suite au blocage du siège social de Lactalis depuis lundi dernier, le géant agroalimentaire et les éleveurs n'ont toujours pas réussi à s'entendre. Lactalis tente de faire un geste.
La crise du lait se poursuit alors que les producteurs laitiers français bloquent depuis lundi soir le rond-point menant au siège social de l’industriel Lactalis. Les deux parties n’ont toujours pas réussi à trouver d’entente dans la bataille qui les oppose, après 11 heures de négociations à Paris dans la nuit de jeudi à vendredi. Le médiateur proposait un tarif de 0,28 centimes le litre, accepté par Lactalis mais refusé par les éleveurs.
Sans entente, Lactalis propose de faire un geste
Le groupe laitier propose de faire un geste pour les éleveurs en ramenant ses tarifs à 0,271 centimes d’euros le litre de lait à partir de septembre. Une hausse de moins de 6% de ses tarifs, jugée bien insuffisante par les producteurs laitiers. Le président de la fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA), Philippe Jéhan, déclare que les éleveurs ne partiront “qu’avec une victoire”.
Le nouveau prix proposé par le premier groupe laitier mondial est toujours en dessous de la moyenne des concurrents sur le marché français, qui rémunèrent au delà de 0,29 centimes d’euros le litre de lait. Lactalis reste donc fidèle à sa réputation de “plus mauvais payeur”.
Une négociation au point mort
De leur côté, les agriculteurs souhaitent “vivre sereinement de [leur] métier” et énoncent un montant minimum de 0,30 centimes d’euros par litre de lait pour la fin d’année, afin de pouvoir supporter leurs charges. Les éleveurs y voient aussi une stratégie de communication de la part de l’industriel et Pascal Clément, président de la section laitière de la Fédération régionale des syndicats agricoles (FRSEA) du Grand Ouest, déclare que “l’offre peut être largement améliorée”.
Le porte parole de Lactalis, Michel Nalet, déplore que les organisations syndicales “n’ont pas agi pour s’engager dans une sortie de crise” mais pour “nuire à l’image” du groupe, tandis que le blocus se poursuit.