La colère gronde parmi les éleveurs français. Face à la politique tarifaire au rabais de l'industriel Lactalis, ils ont décidé de bloquer son siège social dès ce soir.
Les éleveurs laitiers français sont remontés contre le groupe agroalimentaire Lactalis et ils comptent bien le faire savoir. Les agriculteurs sont las de la pression vers le bas sur les tarifs, imposée par l’industriel et premier groupe laitier mondial. Ils ont décidé de se faire entendre avec une mobilisation pour bloquer le siège du groupe ce lundi 22 août. Ils seront réunis sous la bannière de fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles (FDSEA) de la Mayenne.
Des prix qui font du tord aux éleveurs
Avec notamment pour slogan « Lactalis ruine les éleveurs« , ils vont se réunir ce soir et bloquer le chemin d’accès proche du siège à l’aide d’engins agricoles. Le numéro deux du secteur agroalimentaire français a la réputation d’être le « plus mauvais payeur » dans le domaine. Il collecte le lait de près de 20% des producteurs et selon eux, le groupe les rémunère aux alentours de 0,26 centimes d’euros le litre de lait.
L’industriel a presque fait baisser les prix de 10 centimes par litre alors que les éleveurs de vaches laitières luttaient déjà l’année dernière pour négocier un tarif de 0,34 centimes d’euros par litre. Un tarif au plus bas, qui ne permet pas à beaucoup d’agriculteurs de couvrir leurs charges.
Producteurs et industriels, une lutte ancienne
Selon le président de la FDSEA, Philippe Jehan, la démonstration « durera jusqu’à ce que Lactalis remonte ses prix » afin de faire plier le groupe. Lactalis se défend en disant que s’acharner sur une entreprise est « contre productif » surtout dans le cas « d’une crise européenne et mondiale » indique Michel Nalet, le porte-parole du groupe. De plus, il fait remarquer que les éleveurs sont bien rémunérés au niveau mondial et que l’entreprise souffre aussi de l’embargo russe établi en 2014.
Une lutte qui n’est pas nouvelle entre exploitants agricoles et distributeurs. Les agriculteurs avaient manifesté devant le siège de Lactalis en mars 2016 et l’entreprise a déjà été condamnée en 2015 par rapport à ses tarifs lors de l’affaire du « Cartel du yaourt« .