Les échanges de billets TGV vont devenir payants à partir d’avril
La SNCF va « durcir les conditions d’échange » des billets TGV en instaurant des frais à partir d’avril, ce qui devrait permettre de mieux gérer les places et même d’en baisser les prix, a annoncé samedi l’entreprise publique.
Nous allons « travailler (sur) les places libres au dernier moment », a affirmé Rachel Picard, directrice de SNCF Voyages, évoquant l’instauration de frais de cinq euros qui « passeront à 15 euros la veille du départ », pour un échange de billets. L’objectif, a-t-elle précisé, est que les clients « remettent les places à disposition avant, pour que quelqu’un d’autre puisse les racheter » et que les trains circulent avec un meilleur taux de remplissage.
Le nouveau dispositif ne concerne pas les tarifs « pro », tandis que les détenteurs de cartes de réduction n’acquitteront pas de frais « jusqu’à l’avant-veille du départ ». Des frais de cinq euros s’appliqueront en revanche à eux à partir de la veille du départ, selon Mme Picard.
Dans un communiqué diffusé samedi soir, la SNCF a précisé que « chaque vendredi, plus de 5.000 places sont remises à disposition au dernier moment », en raison d’une annulation de dernière minute. « Chaque vendredi, ce sont donc 5.000 personnes qui ne peuvent pas voyager car le moment où ces places sont rendues est trop tardif pour leur permettre de voyager en TGV », selon la même source.
« Ces phénomènes se concentrent évidemment sur les pointes des week-ends et des départs en vacances, les moments où les trains sont complets. Ce sont autant de petits prix qui ne sont pas disponibles. Un meilleur remplissage des trains doit être recherché afin de faire bénéficier de meilleurs tarifs », dit la SNCF. « Le projet en cours de faire évoluer ces conditions d’échanges et de remboursements est une méthode pour atteindre cet objectif », a ajouté l’entreprise publique.
Mme Picard a dit avoir « beaucoup travaillé avec les associations de consommateurs et les clients, et ça ne les choque pas du tout. Quand ils voient le bénéfice qu’ils peuvent avoir en termes de prix, ils l’acceptent ». Elle a aussi mis en parallèle cette somme avec les 17,5 euros réclamés par la société ferroviaire allemande Deutsche Bahn (DB).
Contactée par l’AFP samedi pour une réaction à cette annonce, la fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut) n’a pas répondu dans l’immédiat. Vendredi, la SNCF avait annoncé qu’elle allait de nouveau devoir procéder, dans ses comptes 2015, à une dépréciation comptable de son parc de TGV, sans doute supérieure au 1,4 milliard d’euros de 2014. Un conseil d’administration a commencé à plancher sur le modèle économique du TGV pour les années à venir.
Le trafic des TGV a enregistré en 2015 une très légère hausse, de 0,4%, après plusieurs années de chute de ce qui a été longtemps la vache à lait de la SNCF.