En Europe, les voitures électriques gagnent du terrain tandis que Tesla chute fortement

Alors que le marché européen des voitures électriques affiche une croissance notable, la marque américaine Tesla enregistre une forte baisse de ses ventes, contrastant avec la dynamique positive observée chez d’autres constructeurs du secteur sur le continent.

Des dynamiques contrastées pour le marché automobile européen

En ce printemps 2024, le marché automobile européen affiche des tendances aussi nettes que contrastées. Si les voitures électriques continuent leur percée avec une hausse de 26,4 % en un an, leur progression s’avère inégale selon les pays. Certains, tels que l’Allemagne, la Belgique, l’Italie ou encore l’Espagne, enregistrent une véritable envolée des ventes, portée par des politiques d’incitations généreuses. À l’inverse, la France semble marquer le pas sur ce segment pourtant stratégique.

L’essor discret mais solide des hybrides

Dans cette période de transition énergétique, les regards se tournent également vers les voitures hybrides. Leur succès ne faiblit pas : depuis janvier, elles ont bondi de 20,8 %, grignotant au passage la clientèle des modèles à essence traditionnels (en chute de 20,6 %). Le compromis entre moteur thermique et petite batterie électrique séduit par son accessibilité et sa simplicité d’usage.

Les versions rechargeables (hybrides « plug-in ») retrouvent également des couleurs (+7,8 %), surtout en Allemagne et en Espagne. Sur ce créneau précis, la montée en puissance des marques chinoises est frappante. Citons notamment BYD, MG ou Xpeng qui affichent une croissance spectaculaire de 59 % sur un an. La question reste posée : « Reste à voir si l’Union européenne répondra au boom des hybrides rechargeables chinoises en imposant des droits de douane », souligne Felipe Munoz du cabinet Jato.

Tesla rétrogradée, Volkswagen s’affirme

Autre enseignement marquant : la dégringolade de Tesla. Jadis leader incontesté sur le marché européen du véhicule électrique, la marque américaine ne représente plus que 1,1 % du marché sur les quatre premiers mois de l’année. En avril seulement, ses immatriculations dans l’Union européenne se sont effondrées de plus de moitié (-52,6 %), un revers lié autant à la perception d’Elon Musk qu’à une gamme jugée vieillissante.

À l’inverse, le groupe Volkswagen confirme sa domination toutes énergies confondues avec une légère hausse (+2,9 %) tandis que Stellantis limite désormais son recul (-1,1 %), porté par Peugeot ou Jeep.

Nouvelles têtes d’affiche et perspectives

Le paysage évolue donc rapidement : dix marques devancent désormais Tesla sur le segment électrique — parmi elles Volkswagen (qui comble son retard), BMW, Renault ou encore BYD côté chinois. La palme revient au nouveau SUV urbain Skoda Elroq (groupe Volkswagen), passé leader en avril ; la Tesla Model Y doit désormais se contenter d’une neuvième place.

Pour accompagner durablement ce mouvement vers l’électromobilité accessible à tous, Sigrid de Vries (ACEA) rappelle néanmoins la nécessité de maintenir « les incitations à l’achat et fiscales ainsi que le développement des infrastructures de recharge et un prix raisonnable de l’électricité ». Voilà qui pourrait conditionner la suite du feuilleton automobile européen.