Immobilier : le pouvoir d’achat des Français en forte baisse
Le Conseil supérieur des notaires l'explique par les hausses des taux d'intérêt et des prix dans l'immobilier ancien.
Les données du Conseil supérieur des notaires sont formelles : entre la fin septembre 2021 et le 30 septembre 2022, seules 1,133 million de transactions immobilières ont été conclues, contre 1,2 million suite à la période d’après confinements.
Les données de l’organisme, publiées le 15 décembre, font état d’une baisse de volume de 2,7% en région Île-de-France contre 6,7% dans le reste de l’Hexagone.
Un pouvoir d’achat en baisse
La chute des prix de l’immobilier est dure à la combinaison de deux hausses, à savoir celle des taux d’intérêt et des prix prévalant dans le parc ancien.
Pour illustrer cette tendance, les Français en métropole peuvent acquérir un logement de 80 m2 en s’endettant sur vingt ans avec une mensualité atteignant le tiers de leur revenu disponible. Ce calcul se fonde sur les ventes conclues lors des neuf premiers mois de l’année.
Il s’agit d’une surface de 4 m2 moindre qu’en 2021, une baisse que le marché n’avait pas connu depuis 15 ans. En 2008, les Français pouvaient acquérir 58 m2 ce qui constituait alors le point le plus bas.
Pour une maison, les prix flambent
Ce pouvoir d’achat en baisse sensible s’observe notamment avec les maisons dont le prix a fortement augmenté après les périodes de confinements, tout comme dans le marché du neuf.
Mais il existe une autre raison : la loi Climat et résilience va peu à peu interdire à la location les logements les plus énergivores (dits “passoires thermiques”) et le marché commence déjà à s’en ressentir.
Moins de logements F ou G vendus
Ainsi, les logements étiquetés F (qui seront interdits à la location en 2028) ou G (en 2025 ou dès janvier prochain pour les plus énergivores), qui représentent les deux pires classes du diagnostic de performance énergétique (DPE), représentaient moins d’une vente sur cinq (17 %) des ventes conclues au troisième trimestre 2022, contre 11 % en 2021.
Le marché immobilier semble donc se tasser, atteindre un point d’équilibre, après de nombreuses années d’euphorie.