Inflation : vers un pic “entre avril et juin” ?

Photo d'illustration. Les rayons d'un supermarché. Pixabay
Ils sont nombreux au sein de la grande distribution à prévoir un tel pic, Michel-Édouard Leclerc en tête.
Fin 2022, il avait déjà envisagé un “tsunami d’inflation”. Michel-Édouard Leclerc prévient à nouveau dans les colonnes du Journal du Dimanche d’une inflation qui “devrait atteindre un sommet entre avril et juin”.
Certes, les prix ont reflué de 5,9% au mois de décembre dernier, mais ceux de l’alimentation ont augmenté fortement, de 12,2%.
“Pas de baisses à l’horizon”
Pour lui, ces hausses devraient dépasser en moyenne 10%. Ne voyant “pas de baisses à l’horizon”, il accuse les industriels d’un manque de transparence “contrairement aux producteurs agricoles (…) En ce moment, ils nous réclament des hausses entre 12 et 30 %”.
Et il donne des noms, citant Nestlé et Mars, lesquels demandent des hausses de l’ordre de “17 à 39 %” pour la nourriture pour chiens et chats. Quant à Unilever, c’est une augmentation “de 25%” qui est réclamée, spécifiquement pour la moutarde.
Acheteurs “effarés et inquiets”
Selon Michel-Edouard Leclerc, qui assure que “Nos acheteurs sont effarés et franchement inquiets”, un repli de l’inflation à 2,5% fin 2023 n’est pas envisageable. Il regrette les arguments basés sur des indices macroéconomiques des pouvoirs publics “trop généraux”, lesquels “ne reflètent pas le prix du quotidien”.
Afin d’être en mesure de maintenir “une offre qui devra rester accessible au plus grand nombre”, assurant que “l’utilité de Leclerc, c’est d’être le moins cher”.
Des marges à rogner
De fait, les marges continueront à être entamées. En ce qui concerne le projet gouvernemental d’un panier constitué de 20 produits à bas prix, il dénonce une “injonction contradictoire”.
Et il précise sa pensée :
On nous demande de baisser les prix pour les plus démunis et en même temps on nous demande d’augmenter ces mêmes produits pour assurer la rémunération des agriculteurs. Aux pouvoirs publics d’arbitrer.
Et il ajoute :
On ne rejette pas l’idée d’une action collective, mais comme nous n’avons pas de lisibilité sur les négociations en cours et que la loi nous interdit de revendre à perte, c’est difficile d’imaginer des prix stabilisés.