Les inquiétudes de Vincent Bolloré pour le futur de Canal+
Il y a quelques années, Canal+ représentait le fleuron des chaînes télévisées, mais les difficultés se sont multipliées. Aujourd’hui, le rêve s’est transformé en cauchemar. Vincent Bolloré estime que le groupe pourrait tirer sa révérence.
« Si les pertes continuent, il y a un moment où il faudra arrêter le robinet, parce que Vivendi ne pourra pas apporter de l’argent indéfiniment à Canal+ », a menacé le président du conseil de surveillance de Vivendi, devant les actionnaires réunis en assemblée générale à l’Olympia. Il a également fait passer ce message dans une lettre aux salariés, dans laquelle il explique sa stratégie et le renouvellement du management.
« Nous ne pouvions risquer de voir une de nos filiales historiques françaises nous entraîner dans sa faillite », a plaidé M. Bolloré dans sa lettre aux salariés pour justifier les mesures d’économies prises.
Canal+ pourrait ne plus exister en tant que chaîne
Depuis quelques mois, les téléspectateurs ont été confrontés à plusieurs changements du côté du groupe Canal+. Au niveau du « Grand Journal », le poste à la présentation a été changé, mais malheureusement les audiences ne sont pas celles escomptées. Maïtena Biraben n’arrive pas à capter les adeptes de l’ancien format, même « Le Petit Journal » agace et ne marque pas toujours des bons points. L’année 2016 est atypique pour Canal+ puisque le groupe ne se déplacera pas à Cannes pour le Festival. Cela montre que les difficultés sont au rendez-vous, Vincent Bolloré est conscient que la période est complexe.
Canal+ et iTélé perdent des millions d’euros
Les actionnaires de Vivendi se sont rassemblés ce jeudi à l’Olympia, c’est au cours de cette rencontre que le patron a évoqué la situation financière du groupe Canal+. L’année 2016 pourrait témoin d’une perte colossale de 400 millions d’euros. Par conséquent, si le contexte perdure, la santé sera lourdement impactée. De ce fait, il est convaincu que le futur du groupe est menacé notamment s’il « continue à perdre de l’argent ». Cela se traduirait malheureusement par la fin de la chaîne.
Vincent Bolloré est aussi confronté à des difficultés du côté d’iTélé qui perdra cette année 25 millions d’euros. Certes, le montant est moins important que celui de Canal +, mais il reste élevé. Le patron de Vivendi est également conscient qu’il « faut regarder comment faire pour ramener cette chaîne à des résultats positifs ». L’année 2016 sera sans doute celle des défis pour cet homme d’affaires qui pourrait se délester de cette chaîne d’informations. Des bruits de couloir annoncent apparemment une vente dans le monde médiatique, mais rien ne semble être confirmé.
Des émissions pourraient être transférées chez D8
Les inquiétudes de Vincent Bolloré ont également été partagées dans une lettre adressée aux salariés de Canal+. Ces derniers ont pu apprendre avant le week-end que le groupe subissait un endettement colossal supérieur à 1 milliard d’euros. Il insiste sur le fait qu’il continue d’investir pour offrir des programmes à la fois pertinents et attractifs, mais cela pourrait ne pas être suffisant. En 2017, certains programmes seraient en mesure d’être transférés du côté de D8 et la tranche en clair diminuerait à nouveau.
Vincent Bolloré a souligné que Vivendi avait déjà déboursé quelque 1,5 milliard d’euros pour racheter la part des actionnaires minoritaires Lagardère et SECP et prendre le contrôle complet de Canal+, afin d’avoir les coudées franches pour réaliser des synergies entre les différentes entités du groupe.
En outre, Canal+ a une dette d’environ un milliard d’euros et si ses chaînes en clair D8 et D17 sont « dans la rentabilité », la chaîne d’informations en continu iTélé est également dans le rouge.
Après une perte de 16 millions d’euros en 2014 et 20 millions en 2015, iTélé devrait encore afficher une perte de 24 millions cette année, alors même que la concurrence s’intensifie avec l’arrivée en gratuit de LCI (groupe TF1) et le projet de chaîne d’infos de France Télévisions.
Le groupe Canal+ dans son ensemble est cependant nettement rentable. Avec le bouquet Canalsat, les chaînes gratuites et payantes en France, ses activités en Pologne, au Vietnam et en Afrique, il a affiché l’an dernier un bénéfice opérationnel de 454 millions d’euros.
Vivendi affirme qu’un accord entre Canal+ et BeIn Sports a été trouvé
Canal+ est contraint d’effectuer quelques bouleversements notamment pour mettre un terme aux pertes qui ne cessent de s’accumuler. De ce fait, un plan de transformation a été mis en place et Vivendi a confirmé un rapprochement avec BeIn Sports.
Un accord a été signé avec la chaîne dirigée par le Qatar, BeIn Sports
Généralement, lorsque les deux chaînes sont évoquées dans une même actualité, elle est en lien avec la diffusion des matchs de football. Toutefois, cette information est totalement différente, car elle se démarque grandement des habitudes. Dans un communiqué de presse, Vivendi a confirmé que Canal+ et la chaîne rivale à savoir BeIn Sports avait trouvé un accord et il s’inscrit dans une distribution exclusive. Deux avantages de taille sont listés et notamment du côté des téléspectateurs qui auront à leur disposition une formule complète en matière de programmation. Lire la suite
Vivendi veut redresser Canal+
Vivendi a annoncé jeudi une offensive tous azimuts pour parvenir à devenir « un leader mondial des contenus et des médias », avec le lancement d’une offre publique d’achat sur l’éditeur de jeux sur mobile Gameloft et une stratégie de redressement des comptes de Canal+ passant par un projet d’alliance avec BeIN Sports.
Le groupe a fait ces annonces à l’occasion de la présentation de ses comptes 2015, marqués par une chute de 59% du bénéfice part du groupe à 1,932 milliard d’euros, sous l’effet des cessions de l’année précédente (SFR, Maroc Telecom et GVT).
Sur une base ajustée, le résultat net s’établit en hausse de 11,3% à 697 millions d’euros, pour un taux de marge opérationnel à 10,2%, soit des performances en ligne avec les objectifs annoncés. Lire la suite