La Cour des comptes s’inquiète de la hausse du déficit de la Sécurité sociale

Image d'illustration. Ordinateur de bureau avec onglets ouverts sur la sécurité des réseaux sociauxADN
La Cour des comptes signale une détérioration préoccupante des finances de la Sécurité sociale, dont le déficit continue de se creuser. L’institution met en avant les difficultés à résorber ce déséquilibre persistant, malgré plusieurs mesures correctives.
Tl;dr
- Déficit de la Sécurité sociale reste très préoccupant.
- Cour des comptes alerte sur la fragilité du budget 2026.
- Mesures d’économies fortement contestées à l’Assemblée.
Des finances sous tension persistante
Jamais, ces dernières années, le déficit de la Sécurité sociale n’a paru aussi difficile à résorber. Malgré une absence de crise économique majeure, la situation financière de cette institution inquiète profondément la Cour des comptes. Celle-ci a récemment livré une analyse sans détour : le projet de budget pour 2026, qui entame son examen à l’Assemblée nationale, reposerait sur des hypothèses fragiles, voire « presque d’une certaine façon hypothétique », selon les mots du président de la Cour, Pierre Moscovici.
L’ambition budgétaire en question
Le gouvernement souhaite réduire le déficit de la Sécurité sociale à 17,5 milliards d’euros en 2026. Ce chiffre – encore vertigineux – marque un recul par rapport aux 23 milliards prévus pour 2025. Toutefois, pour atteindre ce résultat, plusieurs leviers doivent être actionnés : plafonnement inédit depuis près d’une décennie des dépenses d’assurance maladie, et surtout, adoption de mesures impopulaires. À ce titre, étaient envisagées la non-indexation sur l’inflation des retraites et prestations sociales ou encore le doublement des franchises médicales.
Face à l’examen parlementaire houleux, nombre de ces propositions ont été vivement contestées. Il faut rappeler que « si le débat parlementaire tourne d’une certaine façon […], on pourrait même assister à un maintien, voire une augmentation du déficit », a prévenu Pierre Moscovici devant les journalistes.
Ajustements politiques en temps réel
Les annonces récentes témoignent d’une évolution rapide des arbitrages politiques. Vendredi dernier, devant l’hémicycle, Sébastien Lecornu, ministre chargé du dossier, a finalement renoncé à la mesure emblématique de non-indexation. Cette dernière devait pourtant permettre d’économiser quelque 2,5 milliards d’euros. Par ailleurs, le Premier ministre, tout en affichant sa volonté de rigueur budgétaire, s’est dit ouvert à « desserrez un tout petit peu la pression » concernant les économies attendues dans les hôpitaux.
En somme, l’équilibre financier promis par le gouvernement reste loin d’être acquis et dépend désormais étroitement de compromis politiques difficiles.
L’incertitude demeure autour du projet 2026
Selon la Cour des comptes, il suffit qu’un seul point du plan déraille pour que les objectifs généraux ne puissent être respectés – avec un risque tangible que le déficit continue sa progression. Parmi les principales préoccupations soulevées figurent :
- Dépenses sociales difficilement compressibles malgré les efforts annoncés.
- Dépendance à l’égard de mesures déjà contestées par les députés.
- Nécessité d’arbitrages rapides alors que l’examen parlementaire débute tout juste.
L’avenir budgétaire de la Sécurité sociale paraît donc plus incertain que jamais. Les prochains débats au Parlement pourraient bien infléchir – ou aggraver – le scénario actuel.
