Dans l’affaire Germanwings, la BEA partage une recommandation sur le contrôle médical
Le crash volontaire de la Germanwings est resté dans toutes les mémoires et il est impératif que des enseignements soient tirés. Par conséquent, la BEA demande la mise en place d’un contrôle médical beaucoup plus renforcé.
Le BEA alerte les autorités compétentes dans un rapport
Pour rappel, le co-pilote d’un A320 semblait avoir des antécédents psychologiques, mais ceux-ci n’avaient pas fait l’objet d’un refus puisqu’il avait pu prendre les commandes de l’avion où 150 personnes étaient à bord. Le 24 mars, pour des raisons totalement inconnues, il s’est enfermé dans le cockpit et il a précipité l’avion dans les Alpes qui s’est lourdement crashé. L’ensemble de l’équipage et des passagers ont perdu la vie dans ce drame et par la suite des critiques ont été émises. En plongeant dans le passé d’Andreas Lubitz, les enquêteurs ont pu découvrir qu’il avait des problèmes et il n’aurait pas dû être jugé apte à piloter.
Écarter un pilote à cause d’un suivi psychologique dangereux
Cette affaire de l’Airbus A320 demande donc des ajustements et le Bureau d’Enquêtes et d’Analyses a partagé une recommandation de taille. En effet, il demande que pour tous les pilotes, le contrôle médical soit à la fois minutieux et renforcé. Par conséquent, un profil comme celui d’Andreas Lubitz ne doit pas permettre l’accès à un avion. D’autres avis ont été partagés et l’un d’entre eux concerne le secret professionnel. Ce dernier doit être rompu lorsque des problèmes psychologiques sont au rendez-vous, l’information doit rapidement remonter aux autorités compétentes. Elles peuvent ainsi décider de stopper l’activité professionnelle lorsque le danger de la vie d’autrui est réel.
11 recommandations pour ne plus revivre un tel drame
Le BEA a délivré son rapport qui permet désormais de confirmer que l’Airbus de Germanwings a été volontairement crashé dans les Alpes le 24 mars dernier. Pour que cette catastrophe ne se reproduise pas, le document mentionne 11 recommandations qui s’articulent essentiellement autour de l’aspect psychologique des pilotes. Il est important de noter que ces conseils peuvent ne pas être suivis, car la mise en place n’est pas obligatoire. 150 personnes ont trouvé la mort dans cette affaire et au vu des informations transmises par les boîtes noires, les passagers ont crié avant le crash.
Le syndicat allemand de pilotes juge équilibrées les conclusions du BEA
Le syndicat allemand de pilotes Cockpit a jugé dimanche « équilibrées » les recommandations de l’aviation civile française qui plaide pour un contrôle médical accru des pilotes un an après la catastrophe de Germanwings provoquée par le copilote.
« Les recommandations en matière de sécurité du (Bureau d’enquête et analyse français) forment un ensemble équilibré pour rendre une catastrophe (de ce type) moins probable à l’avenir », a jugé Markus Wahl le porte-parole du syndicat dans un communiqué.
« L’important est que cet ensemble soit mis en oeuvre dans sa totalité et non pas seulement en partie », a-t-il ajouté.
Le syndicat Cockpit s’est d’ailleurs félicité que le rapport ne rende pas compte de cette dernière idée.
La catastrophe avait fait 150 morts (144 passagers et six membres d’équipage) en mars 2015 dans les Alpes françaises et soulevé des questions inédites en matière de sécurité aérienne.
Germanwings: les recommandations peuvent réduire le risque, mais ne pourront pas l’éliminer
Le Bureau d’enquêtes d’analyses (BEA) a émis dimanche des recommandations « équilibrées » afin d’améliorer la sécurité aérienne face à un scénario de type Germanwings, mais « ne prétend pas éliminer totalement » le risque d’un tel crash provoqué par l’un des pilotes, souligne Rémy Jouty, directeur du BEA.
Question: Que recommande le BEA à l’issue de l’enquête de sécurité ?
Réponse: « Nos recommandations visent à renforcer le contrôle médical des pilotes, et à renforcer et définir clairement les conditions du suivi médical aéronautique de pilotes pour lesquels il y a un historique de troubles mentaux connu.
Ces recommandations visent à éviter que les pilotes ne cachent leurs problèmes, grâce au renforcement et à la promotion des systèmes d’assistance aux pilotes.
Enfin, il y a des recommandations à destination des compagnies aériennes pour faire en sorte qu’il y ait un environnement tel que la perte de licence de pilotage, les effets de la perte de licence, soient minimisés. Cela peut être l’idée d’avoir des systèmes d’assurance de perte de licence.
Q: Vous ne vous prononcez pas sur la présence d’une seconde personne dans le cockpit?
R: L’EASA, l’Agence européenne de sécurité aérienne, a déjà lancé des travaux là-dessus. Si cette mesure est mise en oeuvre avec les précautions nécessaires, c’est-à-dire avec un processus de sélection des personnes non pilotes qui viendraient dans le cockpit, lorsqu’un pilote s’est momentanément absenté, et sur leur formation pour quelle sache clairement ce qui est attendu d’elle, elle peut avoir un effet bénéfique. Cependant, lorsque l’on regarde l’histoire d’accidents de type suicide, on ne peut pas prétendre que ce soit une solution qui pourra prévenir ce type de scénario dans tous les cas, puisqu’il y a déjà eu des scénarios de suicides avec deux pilotes à bord.
Q: Pensez-vous que vos recommandations seront bien acceptées?
R: Il y a des particularités liées à la profession de pilote et cela mérite d’avoir des règles ou des recommandations plus spécifiques. Nous avons essayé d’avoir des choses équilibrées avec ces recommandations qu’il faut prendre ensemble. J’espère que cela sera bien compris et accepté.
Nous sommes sur une difficulté fondamentale: le système aéronautique se construit en grande partie autour de la confiance que l’on accorde aux pilotes pour être les garants de la sécurité, et là, on cherche à se protéger contre une défaillance de pilotes, que certains pilotes voudraient ou pourront être amenés à vouloir cacher.
Nous sommes convaincus que cela va améliorer la sécurité et la robustesse face à ce type de scénarios. Mais nous ne prétendons pas que cela pourra les éliminer totalement.
- Le BEA alerte les autorités compétentes dans un rapport
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