Lancement du satellite Jason3 : Un satellite bien lancé mais une fusée irrécupérable (video)
Avec le Lancement du satellite Jason3, les scientifiques avaient pour défi de pouvoir récupérer le premier étage de la fusée afin de pouvoir s’en resservir pour d’autres modèles. Or, cette prouesse déjà réalisée n’a pas été le cas cette fois-ci car cet élément de la fusée Jason 3 envoyée sur une barge flottante au cœur du Pacifique n’a pas pu être récupéré. Un échec certes, mais qui ne décourage pas pour autant les équipes de scientifiques travaillant sur ce projet.
Le satellite Jason 3 sera placé sur la même orbite que son prédécesseur Jason 2, à une altitude de 1 336 km. Sa mission est prévue pour 3 ans. Le satellite Jason 3 fera également la passerelle avec une mission opérationnelle destinée à assurer la continuité des mesures de topographie océanique sur plusieurs décennies.
‘ Le succès du lancement du satellite Jason 3 est une étape importante dans le domaine de l’océanographie opérationnelle et Thales Alenia Space se réjouit d’être de nouveau un partenaire de la communauté travaillant à la surveillance du climat. Jason 3 assurera la continuité des mesures de topographie océanique de haute précision à la suite de TOPEX/Poséidon, et de Jason 1 et 2, qui sont actuellement opérationnels en orbite. ‘ a déclaré Jean-Loïc Galle, Président Directeur Général de Thales Alenia Space.
Un satellite bien lancé mais une fusée irrécupérable
Le satellite Jason 23 lancé ce dimanche dans le Pacifique a pour mission d’observer les mouvements océanographiques et surtout l’impact du changement climatique sur les océans peuplant notre planète. Jason 23 se retrouve bien en l’air et en cela une partie de la mission de scientifiques de SpaceX est réussie. Or, l’autre but de ce lancement était de récupérer une partie de la fusée lancée, mais cela s’est révélé être un échec. A cause d’un atterrissage trop brutal sur la barge, le premier étage de la fusée à littéralement volé en éclats.
La récupération d’une partie de la fusée du satellite Jason 23 était la quatrième tentative sur une réception en pleine mer. Hélas, cet atterrissage n’a pas pu être directement retransmis et seulement quelques images de la Nasa sont actuellement disponibles. Même si cette récupération aurait pu permettre de réduire les coûts de fabrication des fusées, les scientifiques de Space X ne s’avouent pas vaincu et comptent bien rapidement renouveler la manœuvre.
Alors pourquoi Elon Musk se complique-t-il ainsi la vie? Faire revenir le matériel spatial sur Terre permet de réaliser des économies, et ces économies sont encore plus importantes si l’on peut le récupérer où qu’il se pose sur Terre. Or océans et mers composent 71% de la surface de la planète. Rediriger les engins vers le plancher des vaches lors de leur descente aurait un coût auquel Elon Musk, visiblement, ne compte pas être contraint. S’il est peut-être mégalomane, il sait aussi être pragmatique.
Video : Le crash spectaculaire de SpaceX
« Il semble que l’atterrissage a été brutal. » Le constat laconique de la société américaine SpaceX, qui a échoué dimanche à poser en douceur le premier étage de sa fusée Falcon 9 sur une barge flottant dans le Pacifique, a trouvé un écho spectaculaire dans une vidéo publiée par son patron Elon Musk.
Falcon lands on droneship, but the lockout collet doesn’t latch on one the four legs, causing it to tip over post landing. Root cause may have been ice buildup due to condensation from heavy fog at liftoff.
Jason 3, le nouveau satellite qui surveille les océan
Jason est une famille de satellites d’altimétrie satellitale NASA/CNES, successeur de TOPEX/Poseidon. Elle est basée sur la plateforme de mini satellite PROTEUS développée par le CNES et Alcatel Space réalisée dans le Centre spatial de Cannes – Mandelieu, .
Les données de Jason sont traitées dans le programme européen Mercator. Cette mission spatiale fait partie du programme Earth Observing System qui regroupe un ensemble de satellites de la NASA chargés de collecter des données sur de longues périodes sur la surface de la Terre, la biosphère, l’atmosphère terrestre et les océans de la Terre.
Jason-3 est un modèle récurrent de Jason-2, commandé le 24 février 2010. Il est cofinancé par la NOAA américaine, à concurrence de 69 M$ sur les années 2011 à 2013, fournissant le radiomètre à micro-ondes et le lanceur.
Le lancement était prévu le 21 juillet 2015 sur le lanceur Falcon 9 de SpaceX depuis le complexe 4 de la base de lancement de Vandenberg en Californie. Le lancement a été repoussé de plusieurs mois suite aux difficultés rencontrées par le lanceur de la compagnie californienne.
Jason 3 pourra mesurer la vitesse des vents et la force des courants
Comparativement à ces deux prédécesseurs, également construits en France, Jason 3 pourra mesurer la vitesse des vents et la force des courants jusqu’à un kilomètre des côtes contre dix kilomètres actuellement. Cela permettra d’améliorer les opérations de recherche et de sauvetage en cas de naufrage. Les données collectées par Jason seront aussi utiles aux pêcheries, à la navigation maritime et aux recherches sur l’impact des activités humaines sur les océans. Laury Miller, responsable scientifique de Jason 3 à la NOAA, souligne que « l’élévation des océans est le symptôme le plus évident du réchauffement planétaire qui guide les prévisions d’ouragans, de réapparition du courant chaud du Pacifique El Nino et d’autres phénomènes météorologiques extrêmes« . « Plus de 90% de la chaleur piégée à la surface de la planète se concentre dans les océans qui sont peut-être de ce fait le facteur le plus important dans le changement climatique« , a-t-il expliqué devant la presse. Le coût de Jason 3, son exploitation pendant cinq ans et le lancement, se monte à 180 millions de dollars.