Sur le marché immobilier ancien, 2015 aura marqué une vraie embellie
L’année 2015 s’annonce comme un millésime relativement bon pour le marché immobilier ancien, avec un volume de transactions proche de ceux des années fastes 1999-2007, selon les notaires de France.
Sur les 12 mois écoulés à fin septembre, 753.000 transactions ont été enregistrées par les notaires, soit un volume en hausse de 4%, ont-ils annoncé lors d’une conférence de presse mardi. Ce niveau de ventes avoisine ceux atteints lors de la période de forte activité (1999-2007) du marché immobilier ancien, mais il est encore en retrait de 6,2%.
Les volumes se sont le plus étoffés dans le Nord (+18%), le Calvados (+20%), la Gironde (+18%) et les Alpes maritimes (+17%).
« En province, nous avons observé une reprise des volumes de ventes à partir du mois de juin, alors qu’à Paris, c’était dès mars-avril », a relevé Thierry Thomas, président de l’Institut notarial de droit immobilier. Comme « il n’y a pas eu de tassement à l’automne, ce qui nous fait tabler sur une hausse de 5 à 6% des transactions sur l’année 2015 », a-t-il complété.
Même le marché des résidences secondaires, sinistré ces dernières années, repart car les vendeurs consentent désormais à baisser leurs prix, tandis que les acquéreurs, craignant un relèvement des taux de crédit immobiliers, actuellement au plus bas, concrétisent leur projet. Quant aux prix, ils demeurent en légère baisse, sur les 12 mois écoulés à fin septembre : -1,7% en France, -1,3% en Ile-de-France, -2,1% en province.
Si de juillet à septembre 2015 les prix ont légèrement progressé (+0,5% en France, +1% en Ile-de-France, +0,4% en province) cette hausse est en partie « mécanique » car les stocks de biens à vendre baissent, tant dans les agences immobilières que chez les notaires, précisent ces derniers.
« Mais il ne faut surtout pas penser que les prix vont flamber dans les mois à venir, ce n’est pas du tout notre analyse », a conclu Me Thomas.
Bordeaux, Lyon et Lille en tête des hausses
Ces dix dernières années, en dehors de la capitale, Bordeaux, Lyon, Lille et Nice sont les villes où les prix du marché immobilier ancien ont le plus augmenté, ont observé les notaires de France mardi, en publiant leur bilan 2015.
« De 2005 à 2015, six villes françaises de plus de 150.000 habitants ont vu les prix de leurs appartements anciens grimper d’au moins 20% », a précisé Me Thomas. Il s’agit de Bordeaux (57% à 3.080 euros le m2), Lyon (+42% à 3.275 euros), Lille (+36% à 2.840 euros), Nice (+31% à 3.515 euros), Strasbourg (+29% à 2.420 euros) et Toulouse (+22% à 2.500 euros), a-t-il précisé.
« Dans ces villes, ceux qui ont acheté en 2005 ont fait une belle opération, mais ils vont être rattrapés par l’impôt sur les plus-values immobilières, de 34,5%, s’ils vendent dès aujourd’hui », note Me Thomas. A l’inverse, depuis 2005 les prix ont baissé dans deux villes: St Etienne (-6%) et Toulon (-2%), tandis qu’ils restaient à peu près stables dans trois autres, Grenoble, Angers et Reims.
Du côté des maisons anciennes, les prix ont augmenté de 20% à Lyon et Nice, de 23% à Nantes, 25% à Marseille et 30% à Lille et Bordeaux. Pour les notaires, la décision de la plupart des collectivités locales de relever de 3,8% à 4,5% les droits de mutation – dont les « frais de notaire » ne constituent qu’une part – sur les transactions immobilières, pourrait ralentir le marché.
Parmi les départements, seuls le Morbihan, la Mayenne, l’Isère, l’Indre et la Martinique n’ont pas relevé leurs droits de mutation, comme le gouvernement leur en a donné la possibilité, a précisé Me Thomas.
Les notaires souhaitent que les droits de mutation soient abaissés pour les ménages qui accèdent à la propriété et ont parfois des difficultés à boucler leur budget.