Megabus : chauffeurs en grève et perturbation du traffic pour un plan social
L'entreprise des "cars Macron" va fermer et les chauffeurs sont délaissés. Ils sont en grève et prévoient une manifestation à Bercy pour réclamer un meilleur plan social.
Si Emmanuel Macron a pris la direction de la présidentielle, les “cars Macrons” vont droit vers le mur. Un an après la loi libéralisant le transport longue distance par autocar, les syndicats et les salariés de Megabus profitent de l’annonce de sa candidature pour dénoncer la fermeture prochaine de la société et les 175 licenciements qui en résultent.
Grève des chauffeurs Megabus
Les chauffeurs de Megabus sont en grève ce vendredi 18 novembre. Ils ont tenté une opération escargot en début de matinée sur le périphérique parisien mais seuls trois bus ont pu s’y rendre, les reste étant bloqués au dépôt par un aurocar garé devant la sortie et des clefs cachées pour les empêcher de partir. Ils prévoient de se regrouper vers 11 heures devant le ministère de l’Économie et devraient être reçus par des représentants du Travail et des Transports.
Ces chauffeurs avaient tous quitté leurs postes pour les promesses d’avenir et de développement de Megabus. Certains ont déménagé ou acheté des biens mais aujourd’hui tous déchantent alors que leurs emplois sont menacés et que le transporteur ne proposerait que 2.000 euros d’indemnités par personne. La compagnie qui compte 34 bus et 175 salariés fermera ses portes d’ici janvier 2017.
Flixbus rachète et achève Megabus
L’été dernier après la libéralisation du marché, l’entreprise allemande Flixbus achetait pour 26 millions de livres sterling l’autocariste français, filiale son concurrent anglais Stagecoach. Megabus poursuivait alors son activité en tant que sous-traitant de l’allemand, son unique client. Or Flixbus a décidé de mettre fin au contrat après quelques semaines, entrainant la chute de Megabus.
Pour l’intersyndicale, le groupe allemand “a racheté notre activité sans reprendre les salariés (en violation de la loi)”. Les salariés demandent depuis un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE), un “reclassement pour tous les salariés” et “une indemnisation (du) préjudice subi”. Car si le marché du transport de passagers par autocars enregistre un net succès commercial avec 3,4 millions de passagers en 11 mois d’activité, la guerre des prix et la concentration du secteur font rage, au dépend de Megabus et ses employés.