Les taxis prévoient une nouvelle action collective dès la rentrée

Image d'illustration. Taxis en attente à un carrefour parisien animéADN
Face à la reprise, les chauffeurs de taxi organisent une nouvelle action collective prévue pour la rentrée. Ils entendent ainsi exprimer leurs préoccupations et défendre leur profession, alors que le secteur reste marqué par des tensions persistantes.
Tl;dr
- Les taxis protestent contre la réforme du transport sanitaire.
- La nouvelle convention impacte fortement leur chiffre d’affaires.
- L’Assurance maladie vise 150 millions d’euros d’économies.
Réforme du transport sanitaire : les taxis mobilisés à la rentrée
Tandis que l’été touche à sa fin, la tension monte chez les chauffeurs de taxis, bien décidés à reprendre le chemin de la contestation. Après un printemps déjà marqué par des mobilisations, ils prévoient, dès le 5 septembre, de faire entendre leurs voix face à la récente réforme du remboursement des transports de patients. Mercredi prochain, une réunion cruciale entre fédérations doit permettre de peaufiner les modalités d’une nouvelle mobilisation qui pourrait se traduire par des blocages dans plusieurs lieux emblématiques de Paris.
Nouvelles règles, inquiétudes croissantes
Pour beaucoup de professionnels, cette réforme n’est pas qu’un simple ajustement technique. Publiée début août au Journal officiel, la nouvelle convention modifie en profondeur les conditions de prise en charge par l’Assurance maladie. Parmi les changements principaux : un forfait national revalorisé, mais aussi des mesures dissuasives visant les « retours à vide » des taxis après avoir déposé un patient – une pratique désormais largement pénalisée pour contenir l’envolée des dépenses. Selon la fédération FNDT, cette évolution menace directement l’équilibre économique du secteur.
Des conséquences économiques majeures pour les taxis
Ce n’est pas un hasard si la grogne monte : près de 85 % des taxis pratiquent le transport de patients. Pour certains chauffeurs, ce service peut représenter jusqu’à 80 % du chiffre d’affaires. La FNDT estime même que la réforme pourrait entraîner une baisse de revenus atteignant 30 %. En filigrane, ce sont donc non seulement les intérêts des professionnels qui sont en jeu, mais aussi ceux des patients « qui risquent de ne plus avoir de prestataires pour leur transport sanitaire », comme le souligne Dominique Buisson, secrétaire général de la FNDT.
À ce propos, rappelons que selon l’Assurance maladie, voici comment se répartit aujourd’hui le marché du transport sanitaire remboursé :
- Taxis : près de la moitié des coûts totaux.
- Véhicules sanitaires légers : part en recul au profit des taxis.
L’explosion des coûts en toile de fond
Cette réforme intervient dans un contexte où le coût global du transport sanitaire ne cesse d’augmenter : il atteindrait 6,7 milliards d’euros cette année, soit une progression annuelle proche de 7 % et plus de deux milliards supplémentaires par rapport à il y a dix ans. Face à ce constat préoccupant pour les finances publiques, l’objectif affiché est clair : réaliser près de 150 millions d’euros d’économies. Les autorités mettent également en avant un nombre croissant de rendez-vous médicaux et l’éloignement progressif des centres de soins comme facteurs aggravants.
Loin d’être anecdotique ou purement technique, cette réforme bouscule tout un secteur déjà fragilisé et soulève un débat sur l’avenir du transport sanitaire et son financement.
