Le groupe informatique américain Microsoft a publié jeudi des résultats trimestriels en baisse mais meilleurs que prévu, aidé par la solidité de sa branche de services dématérialisés en ligne à destination des entreprises (« cloud »).
« Dans l’ensemble ce trimestre, nous avons eu une performance solide, et plus important encore, de la croissance dans des créneaux qui sont la clé de notre avenir », s’est félicité le directeur général, Satya Nadella, lors d’une téléconférence avec des analystes.
Il a notamment vanté les performances du groupe dans le cloud, dont il a fait une de ses priorités, ainsi que les progrès de Windows 10, la dernière version de son système d’exploitation vedette, qui est selon lui adoptée plus rapidement que toutes les versions précédentes et fait désormais tourner plus de 200 millions d’appareils dans le monde.
Sur la période octobre-décembre, deuxième trimestre de l’exercice décalé du groupe, le bénéfice net a certes reculé de 15% à 5 milliards de dollars, et le chiffre d’affaires de 10% à 23,8 milliards de dollars. Comme beaucoup de grands groupes américains actifs à l’international, Microsoft a souffert du dollar fort: à changes constants, son chiffre d’affaires aurait augmenté de 3% et son bénéfice net de 20%.
Le bénéfice par action, qui sert de référence aux Etats-Unis, est en outre ressorti à 78 cents, dépassant largement les 71 cents attendus en moyenne par les analystes. Dans les échanges électroniques d’après séance à la Bourse de New York, l’action Microsoft gagnait plus de 4% vers 01H00 GMT.
Opportunité « massive » dans le cloud
La division regroupant les services de cloud à destination des entreprises (Azure, serveurs) reste la star du groupe, avec un chiffre d’affaires en hausse de 5% à 6,3 milliards de dollars.
« L’opportunité dans le cloud pour les entreprises est massive » et « plus grande qu’aucun marché auquel nous ayons jamais participé », a estimé Satya Nadella. Et Microsoft peut se féliciter d’être l’un des plus gros acteurs sur ce créneau avec le géant internet Amazon.
A côté des services aux entreprises, le groupe a aussi entrepris de modifier la manière dont il se rémunère avec ses logiciels vedettes, notamment ceux de la suite de bureautique Office (Word, Excel, PowerPoint…). Aux licences uniques permettant d’installer le logiciel sur un ordinateur et de l’utiliser ensuite aussi longtemps que désiré, Microsoft privilégie désormais les offres d’accès en ligne sur abonnement, qui lui assurent des revenus plus réguliers.
La version en ligne d’Office, Office 365, compte ainsi désormais 20,6 millions d’abonnés grand public.
Renforcer l’écosystème Windows
Dans la division recouvrant Windows et les appareils électroniques grand public comme la console de jeux vidéo Xbox et la tablette Surface, les revenus ont baissé de 5% au quatrième trimestre, à 12,7 milliards de dollars. Microsoft dit toutefois enregistrer avec ses licences Windows des performances moins mauvaises que celles affichées généralement par le marché des PC.
Les ventes mondiales d’ordinateurs ont reculé d’environ 10% au quatrième trimestre, selon les estimations du cabinet IDC, quand Microsoft évoque une baisse de seulement 5% (hors effets de change) pour les recettes tirées des licences Windows achetées par les fabricants.
Windows 10, sorti l’été dernier, devrait en outre « créer de nouvelles opportunités pour Microsoft et notre écosystème tout entier », a réaffirmé jeudi Satya Nadella. La nouvelle version du système d’exploitation est censée entre autres aider Microsoft à regagner un peu de son retard sur ses rivaux Apple et Google dans le domaine des appareils mobiles, auxquels Windows 10 promet de fonctionner aussi bien que sur un ordinateur.
Mais Microsoft entretient aussi l’espoir, grâce à cette nouvelle plateforme harmonisée, d’augmenter les revenus d’autres produits comme son moteur de recherche Bing (qui a déjà vu ce trimestre ses recettes publicitaires augmenter de 21% hors effets de change) ou la boutique Windows Store d’applications, jeux et autres contenus numériques.
Le groupe aussi évoqué « une saison des fêtes solides » pour Xbox et Surface.
Les ventes de cette dernière ont dépassé 1,3 milliard de dollars, soit leur meilleur trimestre jamais enregistré, soutenues par le nouveau modèle de tablette Surface Pro 4 et par le Surface Book à écran détachable avec lequel le groupe a fait son entrée sur le marché des ordinateurs portables.