Le PDG d’Alstom se défend devant les députés
Le PDG d'Alstom, Henri Poupart-Lafarge a eu l'occasion de se défendre hier, lors d'une audition face par la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale.
Mardi 27 septembre, pendant que les salariés d’Alstom s’étaient regroupés pour manifester devant le siège social à Saint-Ouen, leur PDG Henri Poupart-Lafarge a pu s’exprimer devant les députés lors d’une audition face à la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale. L’occasion pour lui de revenir sur les critiques et accusations à son encontre mais sans se prononcer sur un maintien du site de Belfort pour autant.
Pas de « chantage » et une fermeture prévisible selon le PDG
Le PDG du groupe ferroviaire s’est prononcé sur les accusations de « machiavélisme » et de « chantage » à l’emploi dont il est la cible, notamment le fait d’annoncer la fermeture de l’usine pour obliger l’Etat à lui chercher des contrats : « J’ai trop conscience de la difficulté du transport ferroviaire en France, pour aller forcer des commandes de trains qui iraient rouiller dans des placards ».
Il rappelle également que l’annonce de la fermeture du site belfortain et du transfert de 400 emplois n’est pas si soudaine et surprenante que ça : « On ne peut pas dire que ce soit un éclair dans un ciel bleu. En 2013, ici-même (devant les députés, NDLR), j’ai signalé que si nous n’avions pas de commande, nous aurions de sérieux problèmes ».
Un marché national en baisse
Henri-Plupart-Lafarge note également que le niveau de commande est au plus bas alors que l’usine de Belfort ne fait que 20 locomotives par an contre 140 en 2008. Actuellement le site a du travail pour les 12 prochains mois mais aucune « perspective » à l’horizon des 18 à 24 mois. D’autant plus que le groupe n’a pas vendu une seule locomotive en France depuis 6 ans.
Selon lui Alstom connait des difficultés générales alors que l’entreprise a vu une « baisse de 30% de son activité sur l’ensemble des sites hexagonaux. Le fret ferroviaire est en crise et le TGV connaît une période difficile ». L’usine belfortaine n’aurait donc « pas d’issue structurelle » pour le groupe, et le PDG assure : « Nous ne sommes pas en train de négocier avec l’État ». Il ne connait pas la « nature du plan qui sera mis en oeuvre par le gouvernement dans les jours qui viennent ».