Purple Drank : Le cocktail dangereux des ados qui inquiète l’ANSM
Purple drank ou “cocktail violet” en français. La pratique vient des États-Unis où les sirops pour la toux ont le plus souvent une teinte violette. Quel est le principe ? Utiliser ce médicament à forte dose, délivré sans ordonnance et en apparence inoffensif, pour “planer”.
“Des garçons comme des filles, majoritairement des adolescents (dès 12 ans), mais aussi de jeunes adultes”, recourent à cette boisson pour ses effets euphorisants, voire hallucinogènes, alerte l’ANSM. Un phénomène qui remonterait à 2013, mais dont une “nette augmentation a été constatée depuis lors. Il s’agit de demandes de délivrance suspectes rapportées par des pharmaciens d’officine mais aussi de cas de dépendance ou d’abus ayant pu conduire à une hospitalisation”, relate l’ANSM dans un communiqué publié jeudi.
Ajout de l’alcool et du cannabis dans la réalisation du Purple drank
Arrivée dans l’Hexagone courant 2013, cette nouvelle drogue a été popularisée par des rappeurs aux Etats-Unis dès les années 1990. Composée de sirop contre la toux – violet outre-Atlantique, d’où le nom de “purple drank” – d’antihistaminiques, et de sodas, le cocktail est simple d’accès.
En France, il existe deux “écoles” : ceux qui préfèrent les sirops à la codéine pour ses effets euphorisants, et les autres, qui optent pour les sirops à la dextrométhorphane (DXM) pour le côté hallucinogène. Les antihistaminiques, médicaments contre les allergies, bloquent soi-disant les effets secondaires du sirop. Le soda rend le goût moins détestable, et l’alcool accentue le tout.
Convulsions, vomissements, forte dépendance et troubles de l’élocution
Le Purple drank à pas mal de revers que les jeunes ignorent. On parle de convulsions, vomissements, forte dépendance et troubles de l’élocution. Ce cocktail agit exactement comme une drogue. C’est donc conscient de ce danger que les pharmaciens sont de plus en plus vigilants.
http://t.co/yFPeFUysEc pic.twitter.com/djzgZW9KYu
— Ordre_Pharmaciens (@Ordre_Pharma) 21 Avril 2015
Déjà trois décès aux Etats-Unis
Pour l’Observatoire français des drogues et de la toxicomanie, le phénomène ne devrait pas s’étendre, nuance toutefois “Le Parisien”. “Le type d’effets et la rapidité de déclenchement d’effets indésirables, comme les vomissements, font que ce n’est pas une pratique qui se prête à la fête et cela devrait limiter sa propagation”.
Plusieurs cas d’hospitalisations dues au “purple drank” ont bien été recensés en France, en 2015. Ils concernent des adolescents. Aux Etats-Unis, trois rappeurs sont déjà morts des effets de cette drogue.
Selon l’OFDT cependant, la pratique n’est pas très répandue, d’où la difficulté de le quantifier pour le moment. Les effets indésirables, comme les vomissements, devraient même freiner sa propagation, juge l’organisme. D’autres effets secondaires sont aussi particulièrement néfastes comme des convulsions, une forte somnolence ou encore des troubles de l’élocution. Enfin, le “purple drank” provoque une forte dépendance et une prise supérieure à 2.500 mg de DXM peut comprendre un risque mortel pour le consommateur. Aux États-Unis d’ailleurs, deux morts sont à déplorer chez les rappeurs, où le cocktail est très populaire.
Usage détourné de médicaments antitussifs et antihistaminiques chez les adolescents et les jeunes adultes – Point d’Information
L’abus de médicaments antitussifs opiacés et antihistaminiques H1, à des fins récréatives, a été mis en évidence chez des adolescents ou des jeunes adultes.L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) souhaite donc mettre en garde l’ensemble des acteurs concernés par la prise en charge sanitaire ou sociale de jeunes publics sur l’usage détourné de ces médicaments délivrés avec ou sans ordonnance.
Une boisson, appelée “purple drank”, composée généralement de sirops à base de codéine, de prométhazine et de soda fait l’objet de signalements d’abus et d’usage détourné en France. Son émergence date de la fin des années 1990 aux Etats-Unis, où il constitue actuellement un problème de santé publique chez les jeunes.
La codéine est un opiacé indiqué chez l’enfant de plus de 12 ans et l’adulte dans le traitement symptomatique de la toux ou des douleurs d’intensité modérée à intense. La prométhazine est un antihistaminique H1 indiqué dans le traitement symptomatique des manifestations allergiques et en cas d’insomnies occasionnelles. Ces deux médicaments se présentent sous différentes formes utilisées pour la fabrication du “purple drank ” (comprimé, sirop et solution buvable).
Alors que les premiers signalements ont été rapportés au réseau d’addictovigilance1 de l’ANSM en 2013, une nette augmentation a été constatée depuis lors. Il s’agit de demandes de délivrance suspectes rapportées par des pharmaciens d’officine mais aussi de cas de dépendance ou d’abus ayant pu conduire à une hospitalisation.
Les symptômes décrits comprennent notamment des troubles de la vigilance (somnolence) et du comportement (agitation, syndrome confusionnel ou délirant) ainsi que des crises convulsives généralisées.
Ces cas concernent des garçons comme des filles, majoritairement des adolescents (dès 12 ans), mais aussi de jeunes adultes. Lire l’intégralité du communiqué de l’ANSM
Usage détourné des médicaments antitussifs et antihistaminiques chez les adolescents et jeunes adultes – Mise en garde (10/03/2016) (261 ko)