Sidérurgie : Emmanuel Macron prône la fermeté européenne face au « dumping » chinois
Le ministre de l’Economie Emmanuel Macron préconise la fermeté de l’Union européenne pour protéger sa sidérurgie confrontée au « dumping » de produits d’acier chinois et veut parallèlement mener « une mobilisation d’urgence » en France pour soutenir le secteur.
« il n’y a aucune raison que l’Europe ne se protège pas pour préserver ses capacités de production »
La Chine, qui détient 50% de la capacité mondiale de production d’acier, « inonde aujourd’hui (…) nos marchés de ses exportations qui font chuter les prix », a observé le ministre, mercredi soir lors d’un débat sur la sidérurgie à l’Assemblée nationale.
« La plupart des opérateurs du secteur dans nos géographies sont sortis du marché par cette pratique chinoise qui est une véritable pratique de dumping », a-t-il souligné. « Il faut se garder de toute naïveté ou de toute volonté de transiger », a-t-il prévenu, en se prononçant pour « une logique de lutte anti-dumping très claire, massive, directe ».
Sur le court terme, le ministre table sur une réaction européenne: « il n’y a aucune raison que l’Europe ne se protège pas pour préserver ses capacités de production ». « Il faut améliorer de toute urgence la protection contre les pratiques de dumping, en particulier chinoises et asiatiques », a-t-il insisté.
M. Macron souhaite une accélération des procédures en instaurant « des mesures provisoires » de droits anti-dumping « avant le délai maximal de 9 mois prévu ». Il demande aussi que des enquêtes soient lancées « dès qu’un dumping préjudiciable ou une menace de préjudice est identifiée ».
Au niveau français, le secteur est « en grande difficulté », a relevé le ministre. Il préconise donc une « mobilisation d’urgence » qui se fera « au cas par cas, à travers un soutien aux entreprises en difficultés ».
« L’Etat interviendra sans hésiter lorsque des emplois peuvent être sauvés durablement », a-t-il promis
M. Macron a notamment évoqué le cas du groupe Vallourec pour lequel un groupe de travail va être mis en place avec les collectivités, les élus et l’entreprise. L’objectif sera de « regarder toutes les voies (…) de diversification et de maintien des capacités productives », et mettre en place « un plan offensif (…) pour redonner des perspectives et qu’on prenne toutes les décisions capitalistiques qui vont avec », a dit M. Macron.
Il a également mentionné l’entreprise Akers France en redressement judiciaire depuis fin novembre, pour laquelle des offres sont attendues le 26 janvier. Il a aussi cité le groupe ArcelorMittal qui a recours au chômage partiel à Fos-sur-mer. Le soutien à la sidérurgie française est « un sujet essentiel » pour « maintenir une souveraineté productive dans ce domaine », a affirmé Emmanuel Macron.
Enfin, au niveau mondial, il propose de porter le sujet de l’acier chinois à l’OCDE et au G20, parce que « c’est dans ces enceintes que se mèneront les débats sur le statut d’économie de marché de la Chine ».