Les syndicats de médecins reçus par Marisol Touraine en vue de la renégociation de la convention médicale
La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a rencontré ce vendredi les dirigeants des principaux syndicats de médecins, les uns après les autres. Elle a écouté leurs demandes en vue de la renégociation de la convention médicale. Avant Noël, elle devrait leur faire parvenir une lettre de cadrage, mais, pour l’instant, elle n’a pas dévoilé ses intentions. La véritable négociation conventionnelle devrait débuter en février, et se conclure en septembre. C’est l’Assurance-maladie qui discutera avec les médecins.
Ce texte, qui régit les relations entre les médecins et la sécu pour une durée de cinq ans, fixe également leurs honoraires.
« Elle n’a pris aucun engagement », a indiqué à l’AFP Jean-Paul Ortiz, le président du premier syndicat de médecins (CSMF), soulignant que Marisol Touraine était « dans une phase de consultation ».
« Il faut absolument avoir une évolution très dynamique des tarifs », a plaidé M. Ortiz, dénonçant un acte médical « extrêmement sous-valorisé ». Son syndicat réclame ainsi une consultation de base à 30 euros, contre actuellement 23 pour les généralistes, et 25 pour les spécialistes.
Amélioration du contrat d’accès aux soins (qui vise à limiter les dépassements d’honoraires) ou encore de la rémunération sur objectif (sorte de prime) devront également être au menu, estime-t-il.
Le président du principal syndicat de médecins généralistes (MG France), Claude Leicher, a lui défendu une consultation à 25 euros, synonyme d' »équité » entre praticiens, et un plan d’investissement « pluri-annuel ». Sans quoi « MG France ne signera pas la convention », a-t-il prévenu.
Vers la mise en place d’un « forfait structure » pour aider les médecins à embaucher des secrétaires et faciliter l’accès aux soins.
Reçu à la mi-journée, le président de la FMF (généralistes et spécialistes), Jean-Paul Hamon, en a profité pour rappeler la colère de ses confrères contre le projet de loi santé, adopté mardi en deuxième lecture à l’Assemblée et qui instaure la généralisation du tiers payant.
Il a ainsi proposé à la ministre de reporter le « dernier examen du texte », prévu a priori avant la trêve de fin d’année, après le 11 février, date de la Grande conférence de santé voulue par le Premier ministre Manuel Valls. En échange, son syndicat « participera » à cet événement, que tous prévoient de boycotter.
La ministre devait également s’entretenir avec les représentants du SML (généralistes et spécialistes) et du Bloc (chirurgiens).