Lorsqu'on s'occupe de centaines de patients chaque années, mieux vaut tenir le coup. Et faire partie d'une équipe y aide grandement.
L’une des conclusions d’un rapport sur les échecs des soins hospitaliers à l’hôpital Mid Staffordshire au Royaume-Uni (Francis, 2013), où entre 400 et 1 200 patients sont mort en 2005 et 2008 suite à des conditions en-dessous des standards en vigueur, causant un véritable scandale sanitaire, était qu’un bon travail d’équipe est essentiel au maintien de soins de qualité.
De nombreuses infirmières qui deviennent chefs d’équipe ne bénéficient pas d’une formation approprié et doivent se débrouiller avec leurs qualités ou prédispositions naturelles, quand bien même il n’est pas toujours aisé de prendre la direction de plusieurs personnes, de gérer des crises, d’apporter des solutions, de donner des objectifs et missions clairs, de veiller à la cohésion de l’équipe. Car toutes les personnes qui travaillent ensemble ne forment pas nécessairement une équipe. Pour travailler au mieux, les membres d’une équipe doivent s’appuyer les uns sur les autres pour effectuer et accomplir leur travail, avec différentes tâches attribuées entre différents collègues. Voici comment veiller à une cohésion optimale.
Dynamique d’équipe
Une équipe n’est pas statique. Non seulement ses membres peuvent évoluer (en rentrer et en sortir), mais leur position également, tout comme la somme de leurs connaissances, de sorte qu’il faut savoir gérer les différentes étapes par lesquelles passent les équipes. Selon Tuckman (1965), une équipe se construit en quatre étapes (formation, gestation, normalisation et performance) non de manière linéaire, mais cyclique. Celles-ci incluent la promotion d’un leader respecté (au charisme naturel), l’expansion rapide des services nécessitant le recrutement simultané d’un certain nombre de nouveaux employés, des niveaux élevés de stress ou d’absence, et plus. Le chef d’équipe doit se poser deux questions clés : dans quelle étape se trouve actuellement mon équipe ? Tous les membres de l’équipe pensent-ils que nous sommes au même stade ?
C’est en écoutant les points de vue divergeant, en prenant en compte les réponses des membres de ses collègues ou subordonnés, qu’il sera possible, non pas de parvenir à un consensus, mais de comprendre les différentes perspectives et de les utiliser pour améliorer les performances de l’équipe. En conversant avec les autres membres, il est possible de déterminer ce qu’il est possible de faire pour atteindre l’idéal de performance.
Prise en compte des individus
Les hôpitaux fonctionnent aujourd’hui, parfois au regret des soignants, de manière rationnelle. Cela signifie que les mêmes normes d’évaluation qui ont cours dans les entreprises s’appliquent aux établissements de soins. Le personne est ainsi évalué de façon annuelle, mais cela ne suffit pas à entretenir la motivation des salariés. Il est important de prendre en compte chacun d’entre eux comme l’individu qu’il est, de relever les efforts faits, les missions accomplies, l’expérience acquise, et plus généralement de faire des retours positifs (si applicables) et constructifs, donnés avec bienveillance et honnêteté, afin que le soignant se sente en sécurité dans son milieu professionnel.
Division des tâches
Les professionnels de la santé savent organiser et suivre les tâches, les regrouper en unités de travail pour assurer la prestation de soins individualisés aux patients. Il est donc essentiel de bien savoir déléguer le travail de soin en fonction des compétences et appétences ou affinités de chacun pour continuer à offrir des soins de qualité tout en s’assurant que les soignants y trouvent aussi leur compte, de peur qu’ils finissent par perdre intérêt dans leur travail.