Le journal anglais The Independent décide de stopper sa version papier !
Dans le monde des journaux, le numérique semble avoir entaché le devenir des éditions « papier » et cela est illustré par le choix de The Independent. Il souhaite se diriger vers une version disponible uniquement sur internet.
« L’industrie de la presse est en mutation et ce changement est amorcé par les lecteurs. Ils nous montrent que l’avenir est au numérique », a déclaré Evgeny Lebedev, le propriétaire britannique d’origine russe du journal, dans un communiqué.
« Nous étions face à un choix: gérer le déclin continu du papier, ou transformer la base numérique que nous avons construite en un avenir rentable et pérenne », a-t-il ajouté dans une lettre adressée au personnel.
« Nous serons le premier de nombreux titres phares à basculer dans un avenir 100% numérique », a-t-il souligné.
The Independent stoppe sa version papier
Aujourd’hui, il est difficile de perdurer dans le secteur du journalisme et les éditions en papier redoublent d’effort pour subsister. Certains ont été contraints de se développer en parallèle sur le Net, car les clients sont beaucoup plus nombreux à prendre connaissance des actualités sur le Web. The Independent a été la cible de cette méthode et c’est pour cette raison qu’il jette l’éponge ou du moins son procédé papier. Ainsi, il se focalisera uniquement sur une version internet pour tenter de redresser la barre. Ce choix est important dans l’histoire de ce journal qui a tout de même vu le jour en 1986, mais la concurrence et l’essor d’internet n’ont pas aidé ce média.
Le futur de The Independent se fera uniquement sur internet
Evgeny Lebedev, le propriétaire de ce grand média qui souffle sa 30e bougie a précisé le 12 février dernier que l’impression était désormais terminée. Il tente ainsi de mettre un terme à l’hémorragie qui a provoqué de lourdes pertes financières. Le constat est difficile pour The Independent, car seulement 56 000 versions en papier sont imprimées tous les jours. Les statistiques sont assez minces notamment lorsqu’on les compare à certains grands noms visibles sur le Web. Les adeptes pourront lire la dernière impression le 26 mars et elle deviendra sans doute collector dans les prochaines années.
25 personnes seront embauchées, mais des centaines seront licenciées
Pour réussir à sortir de la tête de l’eau, c’est la seule solution trouvée par le quotidien. Cette décision n’est pas sans conséquence pour l’équipe, car avec la fin de l’impression, ce sont des postes inutiles qui seront listés. Cela se traduira de ce fait par une importante vague de licenciements. Les chiffres révélés montrent qu’une centaine de personnes devraient quitter le quotidien britannique, mais une note positive est tout de même référencée. En effet, une version en ligne demande une équipe spécialisée, ce sont donc 25 personnes qui seront embauchées pour venir aider le futur de The Independent.
ESI Media, qui possède aussi la chaîne de télévision London Live, a insisté que The Independent devenait « le premier quotidien national à se lancer dans l’aventure 100% numérique à échelle globale ».
Il a annoncé la mise en place d’une application pour mobiles par abonnement et l’ouverture de nouveaux bureaux en Europe, au Moyen-Orient et en Asie ainsi qu’un développement aux Etats-Unis.
Le site internet, qui attire près de 70 millions de visiteurs uniques par mois, est déjà rentable et table sur une progression de ses recettes de l’ordre de 50% cette année.
« The Independent a toujours été un journal innovant », a souligné M. Lebedev, dont la famille a racheté le titre en 2010.