Uber : La Ligue des droits de l’homme dépose une plainte auprès de la CNIL pour le bannissement automatique de chauffeurs
L’association La Ligue des droits de l’homme vient de s’attaquer aux bannissements automatiques des chauffeurs opérés par Uber.
Une plainte de La Ligue des droits de l’homme (LDG) vient d’être déposée jeudi à l’encontre d’Uber auprès de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL). À travers cette dernière, l’association a été mandatée par exactement 171 chauffeurs VTC ayant été déconnectés (bannis) à la suite de « l’envoi de messages automatiques et strictement identiques, tous établis sur le même modèle ».
Une plainte de plusieurs chauffeurs VTC à l’encontre d’Uber
Après l’envoi de ses messages automatique, Uber explique la déconnexion de ces chauffeurs à cause d’une « violation de l’un des principes de la charte de la communauté Uber » ou bien une « anomalie ». Selon les plaignants, cette sanction est complètement automatisée et ne nécessite aucune intervention, ce qui est illégal. Ils soulignent aussi que dans la majorité des cas, aucune voie de recours pour contester les sanctions de l’entreprise Uber n’est disponible.
Par le biais d’une enquête menée par le syndicat INV sur 813 chauffeurs VTC, nous apprenions récemment que plus de la moitié des chauffeurs avaient été victimes de déconnexion, définitive ou temporaire. Parmi les 138 chauffeurs déconnectés définitivement, 120 d’entre eux soulignent n’avoir pas reçu le moindre avertissement et 123 expliquent ne pas avoir pu bénéficier d’un recours pour contester la sanction.
Me Jérôme Giusti, l’avocat de la LDH, déclare : « Nous sommes convaincus qu’il y a des déconnexions automatiques ». Il ajoute que l’« on assiste à des déconnexions en chaîne ». L’avocat souligne ensuite : « Il y a eu l’ordonnance sur le dialogue social (qui prévoit des élections professionnelles dans le secteur pour 2022) et nous suspectons Uber de vouloir faire le ménage dans cette perspective ».
À travers cette plaine, Jérôme Giusti demande à la CNIL de « saisir en urgence les tribunaux pour faire cesser ces déconnexions temporaires ou définitives massives » et conclut qu’« aujourd’hui, c’est un risque dans le domaine des droits sociaux qu’il y ait des ordinateurs qui traitent et prennent des décisions ».