Le CETA, l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada (« Canada-EU Trade Agreement ») et petit frère du TAFTA pourrait bien ne pas aboutir malgré des négociations conclues en 2014. La Wallonie fait de la résistance et le gouvernement belge ne peut pas donner son accord sans l’unanimité des trois gouvernements régionaux du pays, malgré une signature du traité prévue pour le 27 octobre.
Une région belge qui paralyse le CETA
Il s’agit d’une spécificité belge qui pourrait bien faire capoter le CETA. Le gouvernement fédéral du pays ne peut donner son accord si l’une des trois régions pose un véto, car chacune dispose d’un parlement élu et d’un gouvernement avec des compétences exclusives. Or le ministre-président de la Wallonie, Paul Magnette, a déclaré qu’il « continuerai à dire non au Ceta ».
Il réclame entre autres de meilleures garanties sur les normes sociales et environnementales ainsi que sur la protection de l’agriculture communautaire et se déclare méfiant face au pouvoir dont bénéficieront les multinationales qui pourront attaquer les réglementations.
Des doutes au gouvernement belge
Le Premier ministre Belge, Charles Michel a exprimé ses doutes auprès de BFM TV ce vendredi lors de son arrivée au sommet européen à Bruxelles : « On a passé la nuit à tenter de trouver des formules, des solutions. J’ai moi-même eu un contact avec Justin Trudeau [le Premier ministre canadien NDLR], afin de voir quelles étaient encore les capacités de prendre en compte les préoccupations exprimées. Je ne suis pas rassuré parce que j’ai le sentiment qu’il y a une radicalisation des positions du côté du gouvernement wallon ».
Il continue alors que la date fatidique de signature approche : « Nous sommes proches de l’heure de vérité, dans les heures qui viennent nous aurons de la clarté (…) Je veux sortir de cela par le haut mais je ne suis pas totalement rassuré pour vous dire franchement ». De son coté le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker s’est voulu plus rassurant lors de son arrivée peu après : « La négociation est en cours, il n’y a pas de raison de dire que nous sommes dans l’impasse ».