Budget: Christian Eckert reconnaît des dysfonctionnements mais pas de « faute »
Le secrétaire d’Etat au Budget Christian Eckert a reconnu mercredi que Bercy devait « examiner » sa « méthode de fonctionnement » mais a refusé que son ministère soit tenu pour responsable de l’ensemble des couacs budgétaires des derniers jours.
« La question des impôts locaux est une question sur laquelle » la méthode de fonctionnement de Bercy « est à examiner, nous l’avons fait avec nos équipes », a reconnu M. Eckert sur Europe 1, en rappelant toutefois que certaines des mesures controversées n’émanaient pas du ministère des Finances.
« On charge Bercy sur la DGF (Dotation globale de fonctionnement, ndlr), alors que la Direction des collectivités locales n’est pas à Bercy. On charge Bercy sur l’AAH alors qu’il s’agit d’une question des affaires sociales », a-t-il souligné, en évoquant les principaux revirements fiscaux de ces derniers jours.
Interrogé un peu plus tard sur France 3, le secrétaire d’Etat a de nouveau défendu son ministère, estimant qu’il ne pouvait pas être tenu pour responsable « de tous les maux ».
« Bercy a parfois bon dos. Même si nous avons périodiquement des explications de texte avec nos administrations », a souligné M. Eckert, assurant qu’il n’y avait « pas de panique » au sein du ministère.
Concernant le problème des hausses d’impôts locaux pour les retraités modestes, le secrétaire d’Etat a assuré n’avoir « pas découvert cette question, ni à la lumière des remontées de terrain ni sous l’éclairage des parlementaires ».
« Voilà trois semaines, j’avais dit que le gouvernement prenait en compte l’amendement de (la députée PS) Christine Pires Beaune, qui touchait au seuil de revenu fiscal de référence, et que le gouvernement souhaitait aller plus loin », a-t-il dit.
Sur la modification du mode de calcul de l’allocation adulte handicapé (AAH), le secrétaire d’Etat a par ailleurs estimé qu’il n’y avait pas eu de « faute » du gouvernement.
« Il y a eu un projet qui a été posé par le ministère des Affaires sociales, qui a été discuté avec les parlementaires et sur lequel le gouvernement a effectivement reconnu qu’il n’y avait pas lieu de la mettre en oeuvre », a estimé M. Eckert.
« On peut toujours nous dire, vous reculez, c’est pas bien. Mais passer en force, c’est encore je crois une faute beaucoup plus grave », a ajouté le secrétaire d’Etat.
Le gouvernement a annoncé mardi soir qu’il n’appliquerait pas le nouveau mode de calcul, contesté, de l’AAH, « au regard de son impact sur les ressources des personnes concernées ».
Interrogé sur son éventuelle démission, alors que certains observateurs le disent affaibli par les revirements fiscaux des derniers jours, le secrétaire d’Etat a par ailleurs assuré que la question ne portait pas sur sa « personne ».
« La question n’est pas de ma personne. La question, elle est de répondre à des préoccupations et de neutraliser des effets pervers soit de nos prédécesseurs soit parfois (…) de projets que nous avons posés sur la table », a-t-il assuré.