Carburants : la CLCV dénonce les « marges explosives » des distributeurs
L’association accuse les distributeurs de vouloir "rattraper les pertes" de 2022, liées à la guerre en Ukraine.
Une étude de l’association de consommateurs CLCV (Consommation Logement Cadre de vie) accuse la plupart des distributeurs de sans-plomb 95 et de gasoil, au rang desquels Intermarché, Leclerc ou Système U, d’afficher des prix trop élevés depuis le mois de janvier.
Se basant sur les données disponibles de l’Union française des industries pétrolières (UFIP), l’association précise :
Depuis le début de l’année 2023, la marge brute de ’transport distribution’ se situe à un record historique dépassant les 25 centimes au litre.
Menace d’une saisine « des autorités compétentes »
Jean-Yves Mano, président de CLCV, ajoute sur franceinfo : »
Nous constatons que la marge est habituellement autour de 17 à 18 centimes pour le sans-plomb 95 et le gazole, et qu’il est passé depuis quatre mois à 27 centimes pour le sans-plomb 95 et 29 centimes pour le gazole.
Ce qu’il demande ? Une diminution des marges « d’au moins 10 centimes », et si cela n’est pas acté d’ici l’été, il fait planer la menace de « saisir les autorités compétentes ».
Les carburants, « un produit d’appel »
La CLCV rappelle qu’entre 2018 et 2021, « la marge se situait en général autour de 15 centimes le litre ». Et la Franc, à ce jour, est le pays dans lequel les prix sont les plus hauts.
De leur côté, les distributeurs réfutent être à l’origine de la hausse des prix. Ils accusent les industriels et un responsable de supermarché indique que les grands distributeurs n’ont pas intérêt à maintenir une forte marge car leurs stations-services constituent un produit d’appel pour leurs rayons.
Au consommateur de réguler ?
Au Parisien d’ailleurs, Olivier Gantois qui est le président de l’Ufip, le lobby des pétroliers, indique : « Si les consommateurs sont malins et qu’ils s’approvisionnent dans les stations aux prix les plus agressifs, le marché va s’affûter de nouveau ».
Pourtant sur Twitter, la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a indiqué avoir « demandé aux distributeurs de répercuter au plus vite la baisse sur les prix à la pompe », estimant « inacceptable que les entreprises augmentent leurs marges sur le dos des Français ».