COP21 : Les manifestations seront limitées pour des raisons de sécurité
La conférence climat au Bourget, prévue du 30 novembre au 11 décembre, se réduira à l’essentiel a déclaré Manuel Valls le lundi suivant les attentats de Paris. Pour des raisons de sécurité, les actions prévues par la société civile sur la voie publique à Paris et dans d’autres villes de France les 29 novembre et 12 décembre sont annulées.
Comment se manifester sans manifester ?
« Nous n’allons pas renoncer à nous mobiliser le 29 novembre et pendant toute la COP, la question qui se pose c’est +comment occuper l’espace public+ », a expliqué Juliette Rousseau, porte-parole de la Coalition climat 21, vendredi lors d’une conférence de presse après l’annonce mercredi de l’interdiction de manifester à la suite des attentats.
La Coalition, qui regroupe 130 organisations (ONG, syndicats, etc.), travaillait depuis des mois à l’organisation d’une manifestation à Paris avec plusieurs centaines de milliers de personnes, la veille de l’ouverture de la conférence mondiale sur le climat. Cette conférence s’ouvrira par un sommet réunissant plus de 130 chefs d’Etats et de gouvernement.
Le même jour plus de 50 grandes marches sont organisées dans le monde, avec de fortes participations annoncées à Londres, Berlin, Sao Paulo, Bogota, Delhi, etc.
« Nous pouvons difficilement prendre la responsabilité de maintenir la manifestation sans l’appui des autorités », souligne Juliette Rousseau, qui regrette toutefois que des alternatives évoquées avec le gouvernement (un lieu couvert, un stade, etc.) aient finalement été refusées par la préfecture de police.
« On maintient le marché de Noël sur les Champs-Elysées, mais nous on ne nous a rien autorisé », lâche Juliette Rousseau.
Les ONG ne veulent pas polémiquer avec le gouvernement: ni l’envie après les moments d’horreur vécus dans la capitale (129 morts, 352 blessés), ni le temps car il n’y a plus que quelques jours d’ici la COP.
« Nous pouvons quand même encore exister, marcher, respirer dans Paris », enchaîne Alix Mazounie du Réseau action climat, « donc avec les contraintes imposées, nous allons faire vivre la marche d’une manière artistique, puisqu’elle avait été pensée ainsi ».
Entre les places de la République et de la Nation, lieux voisins des fusillades de vendredi dernier, « un parcours visuel et sonore va être installé, avec du matériel créé par des artistes et de la signalétique prévue pour la marche », explique Marie Yared de l’organisation Avaaz. « D’une autre manière, la marche parisienne existera », lance-t-elle. Les installations, cantonnées aux trottoirs, devraient être visibles toute la journée.
Ne pas résister qu’au bistrot
Autre idée décidée à la hâte jeudi: un signe distinctif va être créé, à l’instar du coeur vert utilisé lors de la manifestation géante à New York en septembre 2014 lors du sommet climat à l’Onu. L’idée: l’arborer sur les vêtements, dans les vitrines des magasins, aux balcons, etc. « Chacun pourra ainsi participer et amener la discussion sur le changement climatique ce jour-là », espère Alix Mazounie.
Une site internet (www.march4me.org) va aussi être mis en ligne à partir de mercredi prochain.
« Là où les manifestations sont maintenues, ailleurs en France et dans le monde, chacun pourra endosser le nom d’une personne qui souhaitait défiler à Paris et qui se sera inscrite sur le site », a expliqué Benoit Hartmann de France nature environnement. C’est « une façon de satisfaire l’énorme envie de manifester pour le climat ».
Pour le 12 décembre, lendemain de la COP qui doit déboucher sur un accord mondial et ambitieux contre le réchauffement, les ONG, soucieuses de faire le lien entre justice sociale, paix et climat, veulent toujours « avoir le dernier mot ». Mais les chaînes humaines prévues au Bourget, où se tiendra la conférence, et à Paris ne devraient pas être maintenues.
Tout au long de la COP21, la société civile pourra s’exprimer dans plusieurs endroits: à Montreuil les 5 et 6 décembre avec le sommet citoyen (débats, projections, ateliers, etc.), la Zone action climat au 104, un lieu culturel de l’est parisien, et dans l’espace Génération climat du Bourget.
Après les attentats, « il y a partout des voix qui s’élèvent pour dire +ne cédons pas à la terreur+ », souligne Eros Sana de 350.org. « Mais, poursuit-il, la résistance, ce n’est pas seulement au bistrot, c’est aussi sur le climat ».
La COP21
La France va présider et accueillir la 21e Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP21/CMP11), du 30 novembre au 11 décembre 2015. C’est une échéance cruciale puisqu’elle doit aboutir à un nouvel accord international sur le climat, applicable à tous, pour maintenir le réchauffement climatique en-dessous de 2°C.
Plus de 60 ministres ont répondu à l’invitation de Laurent Fabius, futur président de la COP21, pour trois jours de travail. Objectif de ce dernier rendez-vous avant la Conférence sur le climat : explorer des compromis possibles, donner l’impulsion politique dans cette dernière ligne droite et préparer la reprise des négociations dès l’ouverture de la COP21.
Cette réunion s’inscrit dans la continuité des consultations ministérielles informelles organisées en juillet et en septembre par le ministre des Affaires étrangères et le ministre péruvien de l’Environnement et président de la COP20, Manuel Pulgar-Vidal.
Tous les principaux pays émetteurs de gaz à effet de serre ont été représentés : États-Unis, Canada, Australie, Union européenne, Chine, Inde, Afrique du Sud, Brésil, Indonésie, Russie, Arabie Saoudite et Qatar.
De nombreux pays particulièrement vulnérables au changement climatique comme le Bangladesh, les petits Etats insulaires en développement ou encore le Niger ont répondu à l’invitation. Au total, 70 pays sont représentés. (source http://www.cop21.gouv.fr/)
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