Donald Trump pointe Joe Biden du doigt après le recul inattendu du PIB américain

Le produit intérieur brut des États-Unis a enregistré une baisse inattendue, semant l’inquiétude au sein des marchés. Profitant de la situation, Donald Trump tient Joe Biden pour responsable de ce revers économique et relance le débat politique.

PIB américain : une contraction inattendue

C’est un chiffre qui fait l’effet d’un électrochoc à Washington comme sur les marchés internationaux : le PIB des États-Unis s’est replié de 0,3 % en rythme annualisé au premier trimestre 2025. Un recul modeste, certes, mais inattendu et bien inférieur aux prévisions de la plupart des analystes, qui misaient encore sur une maigre hausse de 0,4 %. Pourtant, l’économie américaine affichait encore une solide croissance (+2,4 %) à la fin de 2024. Du côté des places financières, l’onde de choc ne s’est pas fait attendre : « Les Bourses européennes ont basculé dans le rouge après la publication du PIB américain », observe-t-on chez Euronext, tandis que Wall Street affiche elle aussi un net repli.

Les raisons d’une baisse contestée

Plusieurs éléments expliquent cette décision :

• Boom des importations, conséquence d’un afflux massif d’achats étrangers réalisés par anticipation – de nombreuses entreprises cherchant à devancer l’imposition annoncée de nouveaux droits de douane voulus par le gouvernement de Trump.
• Coupes claires dans les dépenses publiques, avec une politique budgétaire restrictive adoptée dès les premières semaines du second mandat du président républicain.

Ce double mouvement pèse mécaniquement sur la croissance américaine. Les experts du ministère du Commerce soulignent dans leur rapport officiel que « la baisse du PIB reflète en premier lieu une hausse des importations ainsi qu’une baisse des dépenses de l’État fédéral ». Une réalité arithmétique que certains jugeront implacable.

Droits de douane et jeu politique

Interrogé mercredi, Donald Trump a rapidement évacué toute responsabilité de sa politique commerciale. Selon lui, ce repli ne serait rien d’autre qu’un « reliquat laissé par Joe Biden » – n’ayant « rien à voir avec les droits de douane ». L’exécutif a toutefois frappé fort depuis avril en durcissant nettement les surtaxes sur nombre de produits étrangers, notamment chinois ; Pékin a aussitôt riposté par ses propres mesures, au risque d’enrayer l’un des moteurs essentiels de l’économie américaine : ses exportations.

L’inflation sous contrôle… mais la confiance fléchit

Si le gouvernement peut se targuer d’une inflation ralentie à +2,3 % en mars – grâce notamment à la détente sur les prix du gaz et du pétrole –, le moral des ménages reste fragile. Plusieurs baromètres récents montrent que la confiance des consommateurs américains s’érode. Ce climat hésitant pourrait peser davantage encore sur la deuxième partie du mandat présidentiel.