La justice brésilienne bloque WhatsApp pour 72 h
Les rumeurs sont souvent nombreuses concernant l’utilisation de WhatsApp par des personnes malveillantes. Cette affaire qui se déroule au Brésil illustre à nouveau ces spéculations. La justice a décidé de bloquer l’application de Facebook pendant plusieurs jours.
WhatsApp enchaîne les blocages depuis 2015
Alors que le réseau social de Mark Zuckerberg a supprimé plus de 30 000 fois la photo odieuse de l’intérieur du Bataclan, Facebook est confronté à un nouveau blocage au Brésil. Le juge Sergipe est sur le point d’étudier une affaire concernant un trafic de drogue, cela a donc donné lieu à cette décision qui pèse lourd dans les pertes financières. Ce n’est pas la première fois que les Brésiliens sont dans l’incapacité d’utiliser l’application, car, en décembre 2015, un blocage de 48 heures avait été décidé.
Au début de la nouvelle année, WhatsApp a subi une situation similaire au Maroc. Facebook n’a pas communiqué sur ce nouveau blocage qui montre que les personnes malveillantes sont nombreuses à converser via ce procédé. Le réseau est toutefois invité à partager avec la justice des données concernant les personnes présentes dans ce trafic. Déjà après les attentats parisiens du 13 novembre dernier, des voix s’étaient élevées concernant une telle utilisation pour planifier des actes malveillants.
Facebook n’a pas fourni d’informations sur une bande de trafiquants de drogue locale
« Nous avons ordonné le blocage de WhatsApp à partir de 14H00 (17H00 GMT) de ce lundi », a déclaré un porte-parole de ce tribunal. Dans un communiqué, le tribunal explique que Facebook, propriétaire de l’application, n’a pas fourni d’informations sur une bande de trafiquants de drogue locale.
Ce juge a accepté un recours de la police fédérale, soutenu par le parquet, qui demandait de lever le secret sur les messages liés à l’enquête sur le trafic de drogue.
Les cinq opérateurs — TIM, Oi, Vivo, Claro et Nextel — ont déjà reçu l’ordre judiciaire et fait savoir qu’ils le respecteraient car ils sont passibles d’une amende de 500.000 reais (127.000 euros) par jour s’ils n’obéissent pas, selon la presse.
WhatsApp ne s’est pas encore prononcé
Ce même juge Marcel Montalvao avait décrété en mars la détention préventive de l’Argentin Diego Dzodan, vice-président de Facebook pour l’Amérique Latine.
Celui-ci avait été arrêté et interrogé le 1er mars à Sao Paulo pour avoir refusé à plusieurs reprises de collaborer à une enquête sur une bande de trafiquants du Sergipe qui communiquaient via WhatsApp. M. Dzodan aveit été relâché le lendemain, un autre juge du Sergipe ayant estimé la mesure « extrême ».
De son côté, l’application de messagerie assurait ne disposer d’aucun serveur au Brésil où seraient conservées les conversations. En décembre dernier, WhatsApp avait déjà été bloquée pendant 12 heures par un juge pour ces mêmes raisons de rétention d’informations.
Le blocage, qui avait révolté des millions d’utilisateurs, avait été annulé par une cour d’appel.
WhatsApp va crypter à 100% toutes ses communications pour sa prochaine version
Il y a du nouveau du côté de WhatsApp, car l’application acquise par Facebook généralise le chiffrement de bout en bout. Ce procédé est mis en place par défaut dans la dernière version qui renforce ainsi le cryptage.
vos échanges « ne tombent pas entre de mauvaises mains »
Si vous communiquez via WhatsApp, vous avez peut-être remarqué mardi soir un message apparaître au sein de vos conversations. « Les messages que vous envoyez dans cette discussion et les appels sont désormais protégés avec le chiffrement de bout en bout », indique le texte qui invite l’utilisateur à « toucher pour plus d’informations ». La conséquence de ce cryptage ? « WhatsApp et les tierces parties ne peuvent pas entendre ni voir » tout ce qui est échangé.
« L’idée est simple : quand vous envoyez un message, la seule personne qui peut le lire est la personne ou le groupe à qui vous envoyez ce message. Personne (d’autre) ne peut rentrer dans ce message. Pas les cybercriminels. Pas les pirates. Pas les régimes oppressifs. Même pas nous », écrivent Jan Koum et Brian Acton, les co-fondateurs du service de messagerie désormais filiale de Facebook, dans un post sur le blog de WhatsApp. Objectif : que vos échanges « ne tombent pas entre de mauvaises mains ».
Alors, comment ça marche ? Le chiffrement de bout en bout n’est disponible que sur la dernière version de l’application. Tout ce que vous partagez (textes, photos, vidéos, etc…) est « protégé avec un cadenas et seuls le destinataire et vous avez la clé spéciale qui permet de les déverrouiller et de les lire ». « Chaque message que vous envoyez a son propre cadenas unique et sa clé unique » sans nécessiter une action de l’utilisateur. Pas de paramètres à créer ou à mettre à jour, « tout cela est automatique ». Pour vérifier que les messages sont bien cryptés, les utilisateurs sont invités à scanner un QR code ou à comparer une série de chiffres avec ceux présents sur le téléphone de leurs amis.
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