François Hollande inaugure le nouveau Pentagone à la française
François Hollande inaugure jeudi après-midi le Pentagone à la française à Balard, nouveau site du ministère de la Défense qui regroupe les états-majors des trois armées (Terre, Air, Marine) avec leur cœur opérationnel, le fameux Centre de planification et de commandement des opérations (CPCO).
Le président, chef des armées, visitera ce bâtiment massif posé le long du périphérique, dans le XVe arrondissement de Paris, dont le projet avait été lancé en 2007 par son prédécesseur, Nicolas Sarkozy.
A terme, quelque 9.300 agents doivent y travailler, à l’exception du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian et de son cabinet qui garderont pour siège principal l’Hôtel de Brienne, au centre de de Paris, près de l’Elysée et Matignon.
Après le dévoilement de la plaque inaugurale et la présentation du projet, M. Hollande se rendra dans le coeur névralgique du nouveau ministère, le Centre de planification et de commandement des opérations (CPCO), d’où sont planifiées les opérations extérieures françaises. Une visite totalement à huis clos dans ce saint des saints de l’armée française auquel les journalistes et mêmes les architectes du projet n’ont jamais eu accès.
Dans son discours, vers 16H30, François Hollande, qui depuis le début de son quinquennat est le président de la Ve République ayant engagé le plus d’opérations extérieures dans le plus court laps de temps, devrait revenir sur «le fait que les armées sont particulièrement mobilisées aujourd’hui à l’intérieur comme à l’extérieur», indique un conseiller.
Le plus grand toit solaire de Paris
Dès le début du quinquennat, en janvier 2013, François Hollande a endossé les habits de «chef de guerre», prenant en quelques heures la décision d’engager l’armée française au Mali pour stopper l’avancée des jihadistes.
Ont suivi successivement l’intervention en Centrafrique, les frappes aériennes contre le groupe Etat islamique (EI) en Irak et en Syrie, l’élargissement de l’opération antiterroriste au Sahel (Barkhane) et le déploiement de l’armée sur le territoire national après les attentats de janvier à Paris.
En pleine bataille des régionales, M. Hollande, déjà lancé dans la course à la présidentielle, bénéficie en tant que chef des armées d’un bilan qui lui est largement favorable. Mais, dans un récent ouvrage du journaliste du Monde David Revault d’Alonnes, «Les guerres du Président», il concède que sa politique extérieure et ses nombreuses opérations militaires pèseront peu dans le vote des Français à la présidentielle face au défi du chômage et de la croissance, où ses résultats ne sont pas probants.
«Je n’ai pas vu de présidentielle se faire sur l’international», «cela ne fait pas l’élection. Cela fait le statut présidentiel, ce qui n’est pas la même chose», confie-t-il. A trois semaines de la Conférence climat (COP21) organisée à Paris, autre bataille de son quinquennat, il devrait également mettre en valeur la prouesse technologique que constitue le nouveau site de Balard en termes de protection de l’environnement.
Le bâtiment est ainsi surmonté du plus grand toit solaire de Paris, avec quelques de 5.000 m2 de panneaux photovoltaïques. Il dispose aussi d’un système de ventilation entièrement autonome, sans recours à aucune autre source énergétique. Côté sécurité, le bâtiment a été conçu de façon à ne «pas s’effondrer si un véhicule explose sur le périphérique ou le long du boulevard Valin (entrée)», selon ses concepteurs.
Le «Balardgone» représente un investissement de 1,2 milliard d’euros, financé en partenariat avec des entreprises privées, dont Bouygues. Le ministère s’est engagé à leur verser un loyer annuel de 154 millions d’euros sur une durée de 30 ans au terme de laquelle il deviendra propriétaire du bâtiment.
Mais, relevait récemment le magazine Challenges, la moindre modification demandée entraîne des devis incroyables, comme ces 2.274 euros réclamés pour… deux prises de courant.