La charcutière renommée Monique Rannou s’est éteinte

Monique Rannou, figure emblématique de la charcuterie française et fondatrice d'une marque reconnue à l'échelle nationale, s'est éteinte. Sa disparition marque la fin d'une carrière qui a profondément marqué le secteur agroalimentaire.

Une figure bretonne discrète, mais déterminante

Au cœur de la région de Quimper, le nom de Monique Ranou résonne comme une référence dans le secteur de la charcuterie. Pourtant, rares sont ceux qui connaissaient réellement le visage ou l’histoire de cette femme, disparue récemment à l’âge de 89 ans. Derrière chaque barquette estampillée « Monique Ranou » vendue chez Intermarché, c’est en effet tout un parcours personnel et entrepreneurial qui s’impose aujourd’hui au souvenir collectif.

D’une tradition familiale à une saga industrielle

Née dans une famille de bouchers-charcutiers à proximité de Quimper, Monique Ranou – alors encore orthographiée Rannou – avait naturellement hérité du savoir-faire familial. Dans les années 1960, elle prend la direction de l’entreprise familiale, ancrée alors dans le Finistère. La société change d’échelle : transfert à Saint-Évarzec dans les années 1970, puis rapprochement stratégique avec le groupement Mousquetaires en 1992. Ce passage entraîne même une évolution du nom commercial : un « n » disparaît, la marque se simplifie pour devenir « Monique Ranou ».

L’impact toujours palpable d’un héritage régional

Aujourd’hui encore, plus de 550 salariés œuvrent sur le site historique de Saint-Évarzec. Ce sont près de 200 millions de produits qui sortent chaque année des lignes de production – autant de témoins tangibles d’un héritage industriel solide. Le président du groupe des Mousquetaires, Thierry Cotillard, n’a d’ailleurs pas manqué d’insister : « Son héritage continuera de vivre à travers chaque produit qui porte son nom. »

L’hommage unanime d’une région fière

Impossible enfin d’ignorer l’émotion suscitée en Bretagne par la disparition de cette entrepreneure au parcours exemplaire. Loïg Chesnais-Girard, président du conseil régional, a souligné :

• Elle restera dans nos mémoires comme une grande entrepreneure bretonne.
• Elle a créé de l’activité, de l’emploi, de la fierté pour toute une région.

Discrète tout au long de sa vie – installée depuis plusieurs années en Suisse où elle s’est éteinte –, Monique Ranou lègue à la Bretagne bien plus qu’un nom sur un emballage : un symbole durable d’engagement et d’audace entrepreneuriale.