La Suisse envisage l’achat d’armes américaines pour réduire ses taxes douanières

Image d'illustration. Avion de chasse.ADN
La Suisse envisage d’acquérir du matériel militaire américain afin de faciliter la levée ou la réduction des droits de douane imposés par les États-Unis, une démarche qui pourrait influencer ses relations commerciales et sa politique de défense.
Tl;dr
- Nouvelles taxes américaines frappent l’économie suisse.
- Berne envisage d’acheter du matériel militaire aux USA.
- Dialogue difficile malgré des efforts diplomatiques récents.
Des tensions ravivées entre la Suisse et les États-Unis
Difficile pour la Suisse de cacher sa préoccupation : depuis jeudi, de nouveaux droits de douane américains – atteignant désormais un record de 39 % – pèsent sur ses principaux secteurs d’exportation. Si l’horlogerie, la mécanique industrielle ou encore le chocolat suisse et le fromage faisaient déjà figure de fleurons, leur avenir s’assombrit désormais face à cette politique protectionniste, impulsée par l’administration de Donald Trump. En toile de fond, un risque accru pour les entreprises helvétiques, qui voient leurs concurrents européens et japonais bénéficier de tarifs préférentiels bien plus avantageux : 15 % pour l’Union européenne, voire seulement 10 % pour le Royaume-Uni.
L’arme des commandes militaires sur la table
Devant cette impasse, le ministre suisse de la Défense, Martin Pfister, s’est déclaré dimanche « ouvert » à une solution inattendue : relancer les achats militaires auprès des États-Unis. Il y voit une opportunité d’apaiser les tensions commerciales, mais tempère aussitôt : « Il faut cependant d’abord trouver un chemin de discussion avec les Américains. » Une récente mission diplomatique expresse à Washington n’aura finalement pas permis d’éviter ce qu’on qualifie déjà en Suisse de « scénario catastrophe ». La pression monte alors que la recherche d’une issue semble piétiner.
L’économie suisse en position vulnérable
À Berne, on rappelle que le déséquilibre commercial profite largement aux États-Unis, qui engrangent déjà un excédent substantiel dans le secteur des services. Par ailleurs, la plupart des produits industriels américains entreraient en Suisse sans supporter aucun droit de douane. Malgré ce contexte tendu, le gouvernement helvétique n’entend pas remettre en cause son engagement dans l’achat controversé de 36 avions de combat Lockheed Martin F-35A, une commande supérieure à six milliards de francs suisses.
Voici quelques points essentiels qui cristallisent aujourd’hui l’inquiétude helvétique :
- Droits de douane américains : un niveau inédit pour les produits suisses.
- Négociations difficiles : dialogue au point mort malgré plusieurs démarches.
- Dépendance militaire croissante : commandes stratégiques maintenues avec Washington.
Lueur d’espoir ou impasse persistante ?
Si Berne affiche sa volonté d’engager une nouvelle phase de dialogue – notamment sur la question toujours épineuse du « prix fixe » réclamé par Washington dans ses contrats militaires –, rien ne garantit encore que ces concessions suffiront à inverser la tendance. Le patronat local évoque sans détour un « scénario catastrophe », tandis que les négociateurs suisses s’activent en coulisses. Mais après cet énième revers diplomatique, l’incertitude domine quant à l’issue d’un bras de fer qui menace durement l’économie du pays.
