L’Etat sauvera-t-il aussi STX France à Saint-Nazaire ?
Le gouvernement pourrait bien devenir actionnaire majoritaire dans le cadre de la vente du chantier naval de Saint-Nazaire par STX Offshore & Shipbuilding.
Il se pourrait bien que l’Etat devienne actionnaire majoritaire du chantier naval STX France de Saint-Nazaire alors que le propriétaire actuel, le groupe sud-coréen STX Offshore & Shipbuilding, se voit contraint de vendre face à des difficultés financières. Selon le journal Libération, le gouvernement pourrait bien intervenir pour sauver un autre chantier historique français.
Un marché en forme
Un dossier de sauvetage qui n’est pas sans rappeler l’usine Alstom à Belfort sur quelques points. L’Etat est aussi actionnaire ici avec 33% des parts du chantier naval et un droit de véto sur le futur repreneur. Mais pour cette fois si c’était lui le futur propriétaire ? C’est une possibilité qu’avancent des sources proches du dossier citées par Libération: “L’Etat peut monter au capital, seul ou accompagné, pour prendre la majorité de STX France le temps qu’il faudra”.
A la différence du marché ferroviaire, la construction navale se porte bien, même très bien, alors que le chantier STX de Saint-Nazaire affiche un carnet de commandes plein. Le chantier doit construire 14 bateaux d’ici 2026 pour ses deux principaux clients MSC Croisières et Royal Caribbean. Il affichait en 2015 un chiffre d’affaires de 983 millions d’euros et un résultat net à 4,2 millions d’euros, des profits qui devraient continuer à grimper.
Crainte d’un transfert de technologies
Ce chantier naval qui emploie 2600 personnes est également le plus grand et le seul à posséder le matériel et les techniques pour construire une coque de porte-avions. S’il venait à quitter les mains de la France, le pays n’aurait plus d’autres chantier similaire et même le constructeur naval DCNS n’a pas d’équivalent dans ses ports.
Au delà des considérations économiques c’est le risque de transfert de technologie qui inquiète. Avec deux groupes chinois en lice pour le rachat, certains craignent que les investisseurs asiatiques viennent s’approprier le savoir-faire reconnu du chantier pour l’exporter ensuite. Pour contrecarrer cette éventualité, l’Etat envisage deux principales solutions : un investissement majoritaire français à l’aide de DCNS ou un montage européen avec l’investisseur italien Fincantieri. Annoncée à la rentrée et officialisée le 29 septembre, la vente devrait se conclure d’ici la fin de l’année.