Un manque de médicaments sauve des malades atteints du virus d’Ebola
L’organisation médecins sans frontières a mené une étude rétrospective qui prouve que les patients atteints du virus d’Ebola ont vu leurs chances de guérison s’améliorer considérablement lorsqu’on leur a administré un antipaludéen à la place d traitement classique qui était en rupture de stock chez le laboratoire pharmaceutique.
Une alternative pour faire face à l’urgence
Depuis le mois d’août 2014, le virus a causé la mort de milliers de personnes à travers le monde et a connu un développement très rapide, notamment au Libéria, dans la région de Lofa. Le pays s’est très vite retrouvé en rupture de stock du médicament habituellement administré pour traiter les patients contre ce virus.
Face aux nouveaux arrivants qui ne cessaient d’affluer vers les centres de santé, face à l’urgence et à la gravité des symptômes, les médecins responsables ont du trouver une alternative rapidement. Pendant une période de douze jours, qui correspond à la durée de la rupture, c’est dans un traitement habituellement utilisé pour lutter contre la Malaria qu’ils ont décidé de se pencher, en attendant le réapprovisionnement du traitement adapté.
Des résultats constatés six mois plus tard . Dans le feu de l’action, les médecins n’avaient pas pu constater les effets de l’antipaludéen sur l’organisme des patients. Six mois plus tard, une équipe de médecins de Médecins sans Frontières s’est penché sur ces cas et a pu constater l’efficacité de la combinaison artesunate-amodiaquine pour lutter contre le virus.
Une efficacité avérée
Cette alternative au traitement a été la seule modification dans la médication de ces patients. De façon concrète, leurs recherches démontrent bien que le risque de mortalité était nettement inférieur à 31% par rapport aux patients qui n’avaient pas été “pénalisés” par la rupture du médicament initial.
Le virus Ebola appartient à la famille des filovirus, qui regroupe des virus à l’apparence filamenteuse caractéristique. Des chauves-sourisfrugivores de la famille des ptéropodidés constituent vraisemblablement le réservoir naturel du virus, mais d’autres mammifères peuvent être infectés. Chez l’homme et les autres primates, il provoque la maladie à virus Ebola, et a causé plusieurs épidémies. Cette maladie, pour laquelle il n’existe pas de traitement homologué, présente un taux de létalité allant de 25 % à 90 % chez l’humain ; l’épidémie qui a sévi en Afrique de l’Ouest en 2014 et 2015 affichait ainsi une létalité de 39,5 % au 3 janvier 2016 (11 315 morts sur 28 637 cas recensés). La transmission entre humains a lieu avant tout par contact direct avec des fluides corporels.
Particulièrement dangereux, ce virus ne doit être manipulé qu’au sein de laboratoires P4 (ou BSL-4), conçus pour prévenir les risques de contamination par accident ou à la suite d’actes de malveillance (bioterrorisme).