Matthieu Malige, directeur financier de Carrefour, révèle les atouts du groupe dans un contexte remodelé par le Covid-19
La santé de l’activité du groupe en 2019 et au premier trimestre 2020 le mettent en bonne position pour manoeuvrer dans l’environnement post-coronavirus, d’après les résultats et orientations dévoilés par Matthieu Malige.
Le directeur financier du groupe Carrefour, Matthieu Malige, était déjà à la manoeuvre depuis 2017 pour renforcer la solidité du groupe dans un secteur de la grande distribution en rapide transformation. Les orientations prises par l’entreprise ces dernières années, dévoilées à travers les commentaires de Matthieu Malige sur les résultats de 2019 et du premier trimestre 2020, commençaient déjà à porter leurs fruits à la fin de l’exercice précédent et pourraient bien mettre Carrefour dans une position favorable pour surmonter au mieux les soubresauts économiques qui s’annoncent.
Commentant les résultats de 2019 lors de l’Assemblée générale qui s’est tenue le 29 mai 2020, Matthieu Malige soulignait tout d’abord que le groupe avait émergé de l’année précédente en position de force, avec de bons résultats annuels : “Le chiffre d’affaires consolidé progresse de +3,1% en comparable, une accélération par rapport aux +1,8% affichés en 2018 et la meilleure performance depuis plusieurs années”, rappelait-il en début d’intervention.
Cet élan positif se reflète également dans les résultats du premier trimestre 2020, pourtant “marqué par la pandémie de COVID-19, avec des comportements de consommation atypiques et des mesures inédites de confinement” : sur cette période, les ventes du groupe Carrefour ont progressé de 7,8% en comparable, un chiffre qui reflète avant tout une activité vigoureuse sur le début de l’année, tout en étant expliqué en partie par l’effet de ruée sur les grandes surfaces enclenché par l’entrée en confinement au milieu du mois de mars.
À travers ces résultats, Carrefour tire les premiers fruits d’une politique destinée à renforcer sa présence sur des segments et marchés à fort potentiel de croissance. Entrant dans un commentaire détaillé du chiffre d’affaires 2019, Matthieu Malige a ainsi souligné le rôle essentiel de trois leviers de dynamisme : tout d’abord, le développement rapide de Carrefour en Amérique latine, où le groupe enregistrait une croissance de 14,6% de son chiffre d’affaires sur la période ; ensuite, la progression spectaculaire de l’e-commerce alimentaire (+30% de croissance pour Carrefour dans ce domaine en 2019) et du Bio (+ 25%).
Autant de signaux sur la capacité du groupe à se réinventer au moment où il en aura le plus besoin, alors que la grande distribution voit sa transformation accélérée sous l’impulsion du Covid-19. En pariant sur des tendances qui travaillaient d’ores et déjà son secteur avant la pandémie, Carrefour avait posé les premières bases d’une résilience qui pourrait s’avérer précieuse dans les mois à venir.
Le groupe révèle ainsi le potentiel d’un secteur qui a suscité ces dernières années de nombreuses inquiétudes sur la viabilité de son modèle et sa capacité à résister aux chocs, en montrant par l’exemple que la grande distribution n’est destinée ni à l’immobilisme, ni à devenir victime de bouleversements qui la dépassent : elle peut au contraire s’en emparer pour y chercher de nouveaux vecteurs de croissance.
Le groupe Carrefour sait pouvoir s’appuyer sur ses acquis en la matière et devoir les développer encore pour l’avenir : en conclusion de son intervention sur les résultats du groupe, Matthieu Malige rappelait que la solide performance de l’entreprise prenait ses racines dans le plan Carrefour 2022, et précisait que l’ensemble des objectifs du plan avaient été “confirmés ou rehaussés” par la conjoncture actuelle.