Quand l’inflation s’invite dans nos relations et bouleverse la vie sociale

Image d'illustration. Chaufffage extérieur terrasse bar restaurantADN
La hausse généralisée des prix ne se limite plus aux dépenses du quotidien : désormais, elle pèse aussi sur les sorties entre amis et les loisirs. Ce phénomène, baptisé « friendflation », transforme peu à peu nos habitudes sociales.
Tl;dr
- La « friendflation » réduit les sorties entre amis.
- Les foyers modestes renoncent plus souvent à la vie sociale.
- La génération Z est particulièrement touchée financièrement.
La « friendflation », un phénomène social émergent
Depuis plusieurs mois, un nouveau terme anglo-saxon s’invite dans le quotidien des Français : la « friendflation ». Cette contraction de « inflation » et de « friend » – soit « ami » en français – met en lumière un phénomène discret, mais réel : l’impact grandissant de la hausse des prix sur la vie sociale. Selon l’Observatoire des inégalités, en octobre 2024, ce sont principalement les 15 % de familles françaises les moins favorisées qui souffrent de cette évolution.
Un budget amical difficile à soutenir
Fêter un anniversaire, partager un dîner ou simplement trinquer entre amis… Autant d’habitudes qui pèsent désormais plus lourd sur le portefeuille. D’après une enquête menée l’an dernier aux États-Unis, il faudrait compter en moyenne 335 euros par mois pour maintenir ces liens amicaux, une somme conséquente pour nombre de ménages. Face à cette réalité, certains sont contraints de faire des choix : parmi les foyers les plus modestes, ils sont nombreux à devoir renoncer à au moins une occasion sociale chaque mois. À titre de comparaison, seuls 0,6 % des ménages aisés déclarent se priver ainsi.
Des générations inégalement touchées
L’écart se creuse aussi entre générations. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : chez les membres de la génération Z, près de 44 % affirment avoir décliné des invitations pour raisons financières. Les « boomers », eux, ne seraient que 23 % à avoir vécu une situation similaire. Au-delà du simple refus ponctuel, cette pression économique peut parfois mener plus loin : environ 10 % des sondés admettent s’être éloignés définitivement d’un ami face au coût que représentait cette relation.
L’amitié sous tension économique
Face à ces constats, plusieurs réalités émergent :
- L’inflation ne se limite plus aux biens essentiels ;
- Les relations sociales deviennent, elles aussi, une question budgétaire ;
- L’accès aux moments conviviaux se fragilise pour les plus précaires.
Si la convivialité reste une valeur forte en France, elle semble aujourd’hui rattrapée par l’arithmétique du quotidien. Un glissement subtil, mais révélateur des tensions économiques actuelles, où même l’amitié se doit parfois d’arbitrer avec le pouvoir d’achat.
