Réduire les discriminations pour augmenter la richesse nationale
Tel est le constat de France Stratégie dans un rapport sur le coût économique des discriminations ce mardi 20 septembre.
Les discriminations à l’embauche sont un fait reconnu en France qui suscite de nombreux débats. Mais en plus du problème social et moral, ces inégalités face à l’emploi créent également un important coût économique. Un manque à gagner de l’ordre de 150 milliards d’euros de richesse nationale et des recettes publiques en hausse de 2%, à raison de 0,3 points de croissance par an sur les vingt prochaines années si la situation change.
Le coût des discriminations à l’embauche
L’étude menée par France Stratégie, un groupe de réflexion du gouvernement, a tenté de mesurer les répercussions économiques des discriminations au travail et conclue : « La réduction des écarts de taux d’emploi et d’accès aux postes élevés (…) permettrait un gain de 6,9 % du produit intérieur brut (PIB), soit environ 150 milliards d’euros sur la base du PIB français de 2015 ».
Le commissaire général de France Stratégie, Jean Pisani-Ferry, déclare également : « Les chiffres auxquels nous aboutissons sont plus élevés que ce que la plupart des observateurs avaient en tête. Surtout, alors qu’on parle souvent de discriminations en termes de droits et d’équité sociale, ce travail permet d’attirer l’attention sur la dimension économique du sujet ».
Les femmes africaines les plus touchées
Une étude inspirée de travaux américains sur les effets pour la croissance de l’accès par des hommes et femmes noirs à des postes normalement occupés par des blancs depuis les années 60. France Stratégie a utilisé des données de l’Insee sur l’emploi, les écarts de salaire à poste donné et écarts de taux de chômage selon les origines.
Après avoir retenu quatre critères : la difficulté d’accès des femmes et des descendants d’immigrés aux postes les mieux rémunérés, d’accès à l’emploi, au travail à temps plein, et les inégalités d’éducation, il s’avère que les discriminations envers les femmes entrainent le plus grand manque à gagner avec un revenu inférieur de 12% et un taux d’activité inférieur de 10 à 15 points en moyenne. Les femmes africaines sont les plus touchées, suivies par les hommes d’Afrique et du Maghreb au taux de chômage supérieur de 7% à celui des hommes sans descendance migratoire.