Le team building n'a pas plus de 40 ans, découvrez l'histoire de cette méthode aujourd'hui ancrée dans la culture d'entreprise.
Lancé au début des années 1980 par les grandes entreprises pour que leurs membres développent des liens entre eux afin de se sentir plus à l’aise au travail et in fine d’être plus productif, le team building fait aujourd’hui partie de la culture d’entreprise. Quelle est l’origine de son concept ? Quelle est son histoire ? Nous aborderons ces différents points dans cet article.
Histoire du Team Building
Au début des années 1920, Elton Mayo et son équipe ont pour mission de mieux cerner ce qui permet aux salariés de mieux travailler. Dans la suite logique d’amélioration de la productivité déjà proposée par l’ingénieur Frederick Winslow Taylor (à l’origine du fameux « taylorisme », le chronométrage des tâches qui aura un effet délétère sur des générations de travailleurs à la chaîne), Mayo interview des centaines de salariés à Hawthorne Works, usine Western Electric de Cicero. Mayo ne crée pas seulement un nouvel outil qui sera essentiel à la sociologie, l’entretien (directif, puis semi-directif), il met en évidence que sa simple présence accentue la motivation des sujets étudiés, qui, conscients d’être surveillés, font de plus grands efforts de production : c’est l’effet Hawthorne. Au départ pourtant, l’équipe ne faisait varier que l’éclairage pour tenter d’influencer sur le rythme de travail… C’est en prenant du recul qu’elle a compris que ce n’était pas tant les conditions de travail qui influençait la productivité que le fait d’être sous un regard observateur.
Outre l’apport sociologique, le monde du travail a davantage retenu l’aspect psychologique : dès lors que les salariés étaient libres de prendre des initiatives, de travailler en groupe de façon solidaire et interdépendante, la productivité augmentait. Ce n’est que bien plus tard, au début des années 1980, que ce qu’on a fini par appeler les managers, se mettent à tirer des conclusions des études de Mayo. Il faut dire alors que le paternalisme d’entreprise, très présent jusqu’à la fin des années 1960 dans le monde du travail, a fait son temps. Peu à peu, le patron tutélaire a été remplacé par une série de cadres divisant l’ordre hiérarchique, alors que la solidarité explose entre les salariés par l’individualisation des postes, des missions et des salaires. Les managers des années 80 souhaitent changer cette façon de travailler, malgré la montée de l’individualisme, dans et en dehors du monde du travail. Le manager doit élaborer un contrat de confiance entre lui et son équipe, ce qui doit lui permettre en finalité de diriger sans commander, grâce à ses compétences relationnelles. Cela permet en outre de répondre aux inquiétudes des employés, face à la menace croissante du chômage et au démantèlement de l’État-providence.
Peu à peu, le team building se popularise ainsi, devenant au début des années 1990 un véritable métier en soi, organisant des séminaires où se discutent de nouvelles façons de communiquer entre collègues, où l’on apprend la gestion de crise, la prise de décision collective, et surtout la fidélité à l’entreprise (être « corporate »). Le team building permet également de désamorcer les conflits sociaux, qui vont croissants depuis cette époque d’insécurité sociale et financière. Comme au sport, le but est de créer des équipes soudées, faites de membres qui se connaissent par et en dehors du travail.