À la veille de ses 80 ans, la Sécu dévoile ses données clés sur dépenses et bénéficiaires

Image d'illustration. Médecin généraliste en consultationADN
À l’approche de son 80e anniversaire, la Sécurité sociale dévoile des données marquantes sur ses dépenses et le nombre de personnes couvertes, offrant un panorama chiffré de son rôle central dans la protection sociale des Français.
Tl;dr
- La Sécurité sociale fête ses 80 ans en 2025.
- Déficit prévu de 21,9 milliards d’euros pour 2025.
- Déserts médicaux et accès aux soins préoccupent fortement.
Un anniversaire sous tension pour la Sécurité sociale
En France, l’année 2025 marque un jalon symbolique : la Sécurité sociale, institution créée au sortir de la guerre par le Gouvernement provisoire du général de Gaulle à travers les ordonnances d’octobre 1945, s’apprête à célébrer ses quatre-vingts ans. À l’époque, il s’agissait de poser les fondements d’un système de protection sociale obligatoire, financé principalement par le travail. Cette architecture, longtemps source de fierté nationale, vacille aujourd’hui sous le poids de nouveaux défis.
Des chiffres vertigineux et des inquiétudes financières
Les cinq branches qui composent la Sécurité sociale affichent pour 2025 une enveloppe de dépenses estimée à 666,4 milliards d’euros – soit près d’un quart du PIB français. Pourtant, l’équilibre budgétaire semble toujours plus précaire : un déficit de 21,9 milliards est attendu cette année-là, essentiellement creusé par la branche maladie (–16 milliards) et la branche retraite (–7,5 milliards). Face à ce constat, nombreux sont ceux qui s’interrogent sur la pérennité du modèle.
Du côté des assurés, quelques chiffres permettent de saisir l’ampleur du dispositif : près de 68 millions de résidents bénéficient aujourd’hui de la protection universelle maladie ; 17 millions de retraités perçoivent une pension via différentes caisses ; enfin, 13 millions touchent au moins une prestation familiale.
L’accès aux soins sous pression
Pourtant, malgré ces garanties étendues, l’accès aux soins devient une préoccupation majeure. Selon le ministère de la Santé, pas moins de 87 % du territoire français est désormais considéré comme un désert médical. Les tensions hospitalières ne font que renforcer ce malaise : près d’un poste sur trois de praticien hospitalier reste vacant et les services d’urgences subissent des engorgements récurrents. L’été 2025 a même vu douze pour cent des hôpitaux publics contraints de fermer temporairement leurs urgences.
Un autre indicateur suscite l’inquiétude : depuis 2015, le taux de mortalité infantile dépasse celui observé en moyenne dans l’Union européenne (4 pour 1.000).
Coût modéré, mais disparités persistantes
Malgré tout, il reste une particularité française appréciée : le reste à charge moyen pour les patients n’atteint que 7,5 % des dépenses annuelles (soit environ 274 euros), un niveau record en Europe – hormis au Luxembourg et en Croatie. Toutefois, cette moyenne masque des réalités bien différentes : pour les patients souffrant d’une affection longue durée (ALD), ce montant grimpe à 840 euros par an.
Si la France figure parmi les pays européens affichant une espérance de vie élevée – 83,1 ans en 2023 selon l’Ined, derrière l’Espagne ou l’Italie, mais devant l’Allemagne –, elle voit aujourd’hui son modèle social questionné comme rarement auparavant. Un anniversaire qui sonne donc comme un rappel à la vigilance collective.
