Le groupe Altice se voit refuser le rachat total de SFR qu'il avait annoncé, l'AMF a déclare l'OPE non conforme.
Il y a un mois le groupe Altice faisait part de son projet de racheter la totalité de SFR Group en absorbant les 22,25% restants de son capital, à 8 nouvelles actions contre 5. Mais c’était sans compter sur l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) qui à refusé mardi 4 octobre la transaction, estimant l’OPE non conforme mais sans donner de précisions pour l’instant.
Un refus de l’AMF qui ennuie Altice
Une mauvaise nouvelle pour le groupe multinational français, qui regrette dans un communiqué « cette décision qui va contre les intérêts des deux compagnies, leurs actionnaires et leurs employés », en soulignant que « le conseil d’administration de SFR avait unanimement recommandé l’apport volontaire à l’offre ». Le groupe déclare également vouloir faire appel contre cette décision qu’il estime « contraire aux régulations en vigueur des marchés financiers ».
Cette opération de 2,4 milliards d’euros aurait permis à Altice de prendre le contrôle de SFR et retirer de la côte l’opérateur français. Le groupe de Patrick Drahi annonçait vouloir « simplifier la structure capitalistique d’Altice et renforcer la flexibilité de son organisation » ainsi que se diversifier sur d’autres marchés porteurs.
Pas de raison officielle mais plusieurs sources d’inquiétudes
Si l’AMF n’a pas encore donné ses raisons cette offre n’était pas non dépourvue de contestations et de risques pour les actionnaires. La valorisation ne représentait qu’une prime de 2% par rapport aux cours de SFR et étant donné la structure de holding d’Altice avec ses nombreux investissements à l’étranger, les actionnaires seraient passés d’un titre relativement simple à un titre plus complexe et risqué. D’autant plus que Patrick Drahi se réserve un type de titre particulier doté de 25 droits de votes, contre 1 droit pour les titres ordinaires, afin de consolider son contrôle avec une faible part du capital.
Certains voyaient également « un moyen déguisé de payer un dividende au seul actionnaire Altice » via la rémunération de l’opération, jugée inéquitable. Le fonds CIMA déplorait un manque d’indépendance et de partialité de la part des membres du conseil d’administration désignés par SFR pour superviser les « travaux d’expertise effectués dans le cadre de l’attestation d’équité relative à la parité d’échange proposée par Altice aux actionnaires minoritaires de SFR ».