Comment parler aux enfants des attentats de Paris ?
Les attentats qui ont frappé Paris sont parfois difficiles à comprendre pour des adultes, mais la situation est encore plus complexe pour les enfants. Il est primordial de communiquer, car les images ne cessent de transiter. L’enfant est sensible à son environnement immédiat : si ses parents sont très affectés et angoissés, ou répètent un “n’aie pas peur” qui sonne faux, il ne peut pas être rassuré.
Le plus important est de parler avec les enfants
Avec Internet, la consommation des vidéos et des photos a subi une hausse importante. Les enfants peuvent donc depuis un ordinateur, un Smartphone ou une tablette accéder à des contenus parfois dérangeants. Les parents doivent donc réagir au plus vite en évoquant les explosions, les blessés et les morts, car les enfants sont susceptibles de découvrir des images complexes à gérer comme celles des corps qui jonchent certaines rues.
Évoquer les terroristes, leur volonté et les nombreux morts
Le discours devra être adapté à l’âge, car il ne faudra pas employer les mêmes mots pour un adolescent et pour un jeune enfant. Dans tous les cas, il est important d’expliquer que des explosions ont eu lieu près du Stade de France et dans différentes rues de la ville. Il ne faut pas hésiter à mettre des mots sur les actions en évoquant des terroristes. Ces derniers doivent être définis comme des personnes qui souhaitent imposer leurs idées, mais pour le faire ils utilisent la violence et des armes de guerre.
Eviter de ne rien leur dire
Le risque de ne rien leur dire en souhaitant les protéger pourra au contraire développer chez eux de grandes angoisses qui pourraient se traduire par des cauchemars, voire même des dépressions quelques semaines ou mois plus tard.
Si vous le sentez très sensible et affecté, ne minimisez pas cela en pensant qu’avec le temps “ça va passer”. Consultez un médecin, un psychologue qui l’aidera à exprimer ses émotions.
Faut-il leur interdire la télévision ?
Exposer le moins possible à des images choquantes et anxiogènes est évidemment la meilleure solution, sans tomber dans l’attitude extrême d’interdire la télévision alors que les enfants ont habituellement l’habitude de la regarder tous les jours. Ce changement créerait l’effet inverse ! Il faut dans ce cas être particulièrement attentif à ce qu’ils regardent et s’ils tombent sur une scène, le rôle des parents est de la commenter et la décoder avec eux.
Comment répondre à la peur de voir les évènements se reproduire ou l’angoisse de perdre leurs proches ?
Une réponse juste s’impose : “il y a très peu risque que cela se reproduise”, en insistant sur le caractère exceptionnel de l’événement. Une réponse honnête régule mieux l’angoisse qu’une réponse mensongère, pseudo-rassurante, dont l’enfant perçoit le caractère factice.
Demander aux enfants de dessiner ce qu’ils ont compris
Pour faciliter le discours entre les parents et les enfants, un document Astrapi spécifique aux attentats de Paris a été diffusé sur Internet. Expliquer cette situation, c’est également rassurer les enfants. Ces derniers peuvent mettre en avant quelques angoisses qu’il faudra stopper en précisant que les policiers font le nécessaire et qu’ils ne doivent pas avoir peur. Pour comprendre leur ressenti, le dessin peut aussi être une bonne idée comme le souligne à La Croix la pédopsychiatre Catherine Jousselme.