Données personnelles : Microsoft décide de porter plainte contre la justice américaine
Le ministère de la Justice a reçu la plainte de la firme de Redmond, elle fera donc l’objet d’un examen préliminaire. La discorde s’explique par une pratique du gouvernement qui peut saisir à sa guise des données dans le Cloud sans avertir le propriétaire.
L’entreprise conteste notamment la constitutionnalité d’une loi de 1986, qui interdit aux entreprises faisant l’objet de réquisitions d’informer leurs clients ou même de dire qu’une enquête est en cours. Microsoft estime que ce texte est contraire au quatrième amendement de la Constitution, qui protège les citoyens contre les fouilles et saisies abusives, et le premier amendement, qui protège la liberté d’expression.
Pour Microsoft les utilisateurs ont le droit d’être informés sur cette situation
Microsoft comprend parfaitement que les enquêtes demandent parfois une réelle discrétion. Dans certains cas de figure, avertir les utilisateurs pourrait entacher la suite des investigations, mais pour la firme, il existe des situations différentes. Pour l’entreprise, il existe de véritables abus en matière de perquisitions secrètes. Le responsable des affaires juridiques de Microsoft, Brad Smith a révélé qu’il était « important […] de savoir quand et comment le gouvernement accède à des dossiers ».
La plainte a donc été déposée le 14 avril dernier au tribunal fédéral de Seattle. Pour protéger les internautes, Microsoft est prêt à affronter l’État, car ils ont parfaitement le droit « de savoir quand le gouvernement obtient un mandat ». Ce dernier est susceptible d’avoir plusieurs avantages, il donne le droit de lire des emails, et même de consulter des documents stockés dans le Cloud. Ils représentent une source d’informations parfois importante pour les enquêteurs.
Microsoft se dresse avec ferveur contre le ministère de la justice
Depuis l’essor du Web, une question revient sans cesse et elle concerne la gestion des données personnelles. Aujourd’hui, les internautes bataillent pour conserver une vie privée sur internet, mais cela devient de plus en plus complexe. Dans ce même registre, nous retrouvons Microsoft, qui a décidé de se dresser contre le ministère de la Justice aux États-Unis. La raison de cette discorde réside dans le fait que les internautes n’ont pas la possibilité d’être avertis lorsque des autorités ont accès à leurs informations personnelles. La firme de Redmond estime qu’elle a le droit de renseigner les clients lorsqu’ils le désirent, mais le gouvernement ne semble pas partager une vision similaire.
Microsoft pointé du doigt à cause des rumeurs de « collaborations »
Il est important de noter que de nombreuses entreprises ont été chamboulées par l’affaire Snowden. Cet homme a jeté un pavé dans la mare en révélant les actions de certaines institutions américaines. Elles n’hésitent pas à surveiller les internautes, la révélation de ce dossier avait donc entraîné une très vive polémique. Des géants du Web comme Microsoft avaient été pointés du doigt à cause des rumeurs de « collaborations ». La firme essaye aujourd’hui de jouer au maximum la carte de la transparence, c’est pour cette raison qu’elle a fait le choix de se dresser contre le gouvernement depuis le 14 avril dernier.
Satya Nadella estime qu’il existe une véritable violation de la constitution lorsque des institutions peuvent piocher dans les informations privées sans pour autant avertir les personnes intéressées.
Le Cloud est devenu un espace de stockage très intéressant pour les internautes
Il est important de noter que les États-Unis ont recours à des mandats de perquisitions secrets. Comme le nom l’indique, ils ont la capacité de surveiller les données, et de les saisir même si l’utilisateur n’est pas mis au courant. Pour Microsoft, cette situation est impensable, elle réside d’un abus de pouvoir lorsque l’État fouille dans les divers comptes disponibles sur le Web et notamment ceux en lien avec le Cloud. En effet, le nuage est devenu un espace de stockage très intéressant pour les internautes. Ils stockent des photos, des vidéos, et même des documents comme des factures… Cela représente une mine de trésors pour les institutions gouvernementales.