La douceur climatique retarde la propagation du virus de la grippe, mais favorise d’autres virus
La douceur climatique observée en ce mois de décembre a eu pour effet principal sur la santé de retarder considérablement la propagation du virus de la grippe, mais ne peut pas en dire autant à propos des autres virus causant les otites, les bronchites et autres rhino-pharyngites qui profitent de la météo pour continuer à proliférer, et ce, même en dehors de leur saison de prédilection.
La grippe se propage habituellement lorsque les températures sont basses parce que le froid diminue nos défenses immunitaires, nous rendant plus vulnérables à ce virus. Mercredi, les températures tournaient encore en moyenne autour de 10 degrés en France.
Le virus de la grippe profite habituellement des basses températures pour se propager
L’Institut national de veille sanitaire (InVS), annonce dans ce sens des chiffres sans équivoque qui marquent un net retrait de la propagation du virus cette année en comparaison avec les années précédentes. A titre d’indication, l’institut relève qu’il y a eu la semaine dernière 49 consultations en France en rapport avec des symptômes grippaux pour 100.000 habitants, contre pas moins de 71 consultations pour la même période en 2014.
Le virus de la grippe profite habituellement des basses températures pour se propager, grâce notamment à notre aptitude à favoriser les espaces confinés et peu aérés lorsqu’il fait trop froid. Mais pour le moment, la France n’a pas eu de baisse notable du mercure, avec des températures avoisinant les 10° en moyenne sur tous le pays.
Les spécialistes annoncent en outre que malgré le retard de l’épidémie, celle-ci aura tout de même lieu, même s’il arrive qu’elle ait une faible ampleur. C’est en effet quelque chose qui semble inévitable à chaque hiver, en dépit de son encadrement. Cependant, il est encore temps d’aller se faire vacciner contre la grippe pour tenter de s’en prémunir le plus possible avant la venue du grand froid.
L’épidémie pourrait prendre de court un grand nombre de personnes
Si toutefois vous avez échappé à ces virus, ne vous réjouissez pas trop vite. Si la grippe tarde à sévir, ce n’est qu’une question de temps pour les médecins. “En 35 ans d’historique de la grippe, il y a toujours eu des épidémies chaque hiver, même si, parfois, elles étaient d’une faible ampleur”, souligne Isabelle Bonmarin, coordinateur de surveillance de la grippe à l’Institut national de veille sanitaire (InVS). Ne pas constater d’épidémie de grippe à la veille de Noël n’a rien d’exceptionnel. “Il y a eu dans le passé des épidémies qui ont démarré très tard, comme en 1988 et 1998”, vers la fin février, précise Mme Bonmarin.
L’absence d’épidémie de grippe ne signifie pas pour autant que les médecins sont désœuvrés. «On a une activité importante car on a beaucoup de pathologies de types ORL ou bronchiques», indique Pierre-Henry Juan, président de SOS médecins, pointant du doigt les écarts de température dans une même journée: «Le matin, il fait 7 degrés, l’après-midi, il peut faire 20°C et le soir 10°C».
«Il y a actuellement beaucoup de virus respiratoires», confirme Bruno Lina. «Parce qu’on est dans une ambiance tempérée légèrement humide qui favorise leur transmission et parce que le virus de la grippe n’est pas là», résume-t-il. «Le chat n’est pas là, les souris dansent». Les virus apparaissent de «manière séquentielle», explique-t-il. «Arrive d’abord la rhino. Puis quand la rhino baisse, le virus respiratoire syncytial (VRS, qui donne la bronchiolite essentiellement) arrive. Quand le VRS diminue, la grippe commence», détaille-t-il.