Etude : Le virus Zika est très dangereux lors du premier trimestre de grossesse
Désormais, les femmes enceintes sont appelées à la vigilance, car le lien entre le virus Zika et les microcéphalies a été prouvé. En parallèle, nous apprenons que c’est surtout le premier trimestre de la grossesse qui est inquiétant.
« Le premier trimestre de la grossesse est le plus à risque, le plus critique », dit à l’AFP le Dr Simon Cauchemez, principal auteur de l’étude, basée sur des calculs mathématiques, publiée mercredi dans la revue médicale The Lancet.
L’analyse des chercheurs s’appuie sur les données issues de l’épidémie de Zika de 2013-2014 en Polynésie française qui a touché 66% de la population et l’identification rétrospective de tous les cas de microcéphalie survenus sur une période de 23 mois entre septembre 2013 et juillet 2015.
Une vigilance accrue pendant le premier trimestre
Alors que certains experts mettaient en cause l’utilisation d’un pesticide dans l’eau potable pour tuer les moustiques, nous avons appris que les microcéphalies étaient bien une conséquence du virus Zika. De ce fait, c’est un vent de panique qui s’est installé dans les zones les plus concernées du globe et les femmes enceintes sont appelées à la vigilance. Elles sont invitées à ne pas côtoyer des personnes de retour des zones à risque et elles doivent également fuir certains pays comme le Brésil ou les Antilles. Désormais, une nouvelle étude nous apprend que le virus Zika est surtout nocif pour l’enfant au cours du premier trimestre de la grossesse.
Un risque de 1% dès le premier mois de la grossesse
Les chercheurs de l’Institut Pasteur ont affirmé que le risque du développement d’une microcéphalie pendant les premiers mois était de 1%. Dans la revue The Lancet, ils partagent leurs constatations qui ont été obtenues via des modélisations mathématiques. Ils insistent également sur le fait que le danger est plus important au début de la grossesse, mais ce n’est pas une raison pour ne pas être vigilant jusqu’à l’accouchement. Auparavant, le virus Zika était considéré comme une maladie bénigne, mais elle provoque de nombreux désagréments et son profil n’est pas connu à 100%.
66% des personnes concernées par le virus Zika
C’est pour cette raison que les professionnels de la Santé recommandent une vigilance maximale. Les chercheurs ont tout de même voulu rassurer les femmes enceintes en affirmant que le risque de microcéphalies face au virus Zika était beaucoup plus faible par rapport à celui référencé pour la rubéole puisqu’il dépasse 40%. Toutefois, un problème de taille est observé, car les femmes infectées par la rubéole n’excèdent pas 10. Par contre, pour le virus Zika, ce sont près de 66% des populations en Polynésie qui ont été touchées par cette maladie qui provoque le syndrome de Guillain-Barré ou encore une myélite aiguë.
Biologiquement plausible
Dans un commentaire accompagnant l’article, le Dr Laura Rodrigues (Ecole d’hygiène et de médecine tropicale de Londres) note que « la constatation du risque le plus élevé de l’infection dans le premier trimestre est biologiquement plausible, compte tenu du calendrier de développement du cerveau et du type et de la gravité des troubles neurologiques ».
D’autres résultats permettront de savoir s’il y a un « risque uniforme » de microcéphalie pendant le premier trimestre de grossesse ou « s’il y a de réelles variations du risque, selon la présence de symptômes cliniques ou d’autres cofacteurs », note-elle.
Urgence de santé publique
Pays le plus touché par l’épidémie, le Brésil compte déjà plus d’un million et demi de cas de Zika depuis 2015, et 745 nourrissons brésiliens atteints de microcéphalie et 157 bébés morts à cause de cette malformation, selon un bilan arrêté au 10 mars.
Début février, l’OMS avait estimé qu’un possible lien entre Zika et l’explosion des cas de microcéphalie constituait « une urgence de santé publique de portée internationale ». Il n’existe ni vaccin ni traitement curatif contre Zika.
Risque uniforme ou variable ?
Ces résultats appuient les recommandations de l’OMS aux femmes enceintes de se protéger contre les piqûres de moustiques, particulièrement pendant le premier trimestre de grossesse, selon le professeur Arnaud Fontanet coauteur de l’étude.
Les femmes enceintes doivent en outre être protégées contre une possible transmission sexuelle du virus, quelques cas ayant été signalés jusqu’à présent.
L’étude a mis en évidence huit cas de microcéphalie, dont sept apparus durant les 4 mois qui ont suivi l’épidémie de Zika, selon les chercheurs.
Dans un commentaire accompagnant l’article, le Dr Laura Rodrigues (Ecole d’hygiène et de médecine tropicale de Londres) note que « la constatation du risque le plus élevé de l’infection dans le premier trimestre est biologiquement plausible, compte tenu du calendrier de développement du cerveau et du type et de la gravité des troubles neurologiques ».
D’autres résultats permettront de savoir s’il y a un « risque uniforme » de microcéphalie pendant le premier trimestre de grossesse ou « s’il y a de réelles variations du risque, selon la présence de symptômes cliniques ou d’autres co-facteurs », note-elle.
Selon des spécialistes, le risque pourrait ne pas être le même en Amérique du Sud en raison, par exemple, de différences ethniques, voire d’évolution du virus. Une étude préliminaire au Brésil a avancé un risque de 22% chez des femmes ayant présenté des symptômes, mais avec une grande marge d’incertitude.
Pays le plus touché par l’épidémie, le Brésil compte déjà plus d’un million et demi de cas de Zika depuis 2015, et 745 nourrissons brésiliens atteints de microcéphalie et 157 bébés morts à cause de cette malformation, selon un bilan arrêté au 10 mars.
Début février, l’OMS avait estimé qu’un possible lien entre Zika et l’explosion des cas de microcéphalie constituait « une urgence de santé publique de portée internationale ». Il n’existe ni vaccin ni traitement curatif contre Zika.