Huawei aurait pu écouter les conversations téléphoniques des clients de l’opérateur KPN

Une antenne réseauPhotoMIX Company / Pexels
Selon un ancien rapport de KPN, Huawei aurait eu l’occasion d’espionner les échanges téléphoniques de l’opérateur.
Spécialiste des télécoms, Huawei est encore une fois sous le joug d’accusations d’espionnage. Après avoir été mis sur liste noire par les Etats-Unis d’Amérique, les Pays-Bas émettent des doutes sur les intentions de l’entreprise chinoise. En effet, Huawei aurait eu un accès non autorisé aux réseaux et systèmes de l’opérateur téléphonique néerlandais KPN.
Huawei est encore une fois dans la tourmente
Selon un rapport interne de KPN remontant à 2010 révélé par le quotidien De Volkskrant, Huawei aurait pu accéder à l’ensemble des données du réseau mobile de l’opérateur. Le journal explique ainsi que l’entreprise pouvait ainsi écouter des conversations liées à « des numéros mobiles de KPN de manière illimitée, incontrôlée et non autorisée », comme par exemple celles de personnalités politiques ou encore de dissidents chinois. De plus, Huawei avait accès à la base de données des numéros de téléphone de l’opérateur, ce qui représente en soi une violation de la loi néerlandaise sur les télécommunications.
Face à cet évènement, KPN soulignait notamment de possibles retombées publiques si ces informations été divulguées. De ce fait, le rapport indiquait : « La pérennité de KPN Mobiel est grandement menacée : des autorisations pourraient être annulées, les autorités et entreprises pourraient retirer la confiance placée en KPN s’il était rendu public que le gouvernement chinois peut mettre sur écoute des numéros mobiles de KPN et paralyser le réseau ».
Suite à la divulgation de ce rapport par le journal De Volkskrant, JPN a réfuté toute intrusion chinoise : « Il n’a jamais été constaté que des données clients ont été dérobées par Huawei sur nos réseaux, nos systèmes ou (que des numéros) ont été placés sur écoute. Si cela avait été le cas, nous en aurions informé les autorités compétentes ainsi que nos clients et pris des mesures contre le fournisseur ».
De son côté, Huawei a expliqué avoir travaillé avec l’« autorisation explicite » de KPN. En effet, l’entreprise souligne que ses employés étaient à ce moment-là embauchés temporairement par KPN. De ce fait, l’entreprise souligne que cela « place les observations du rapport sous un jour différent ». Pour finir, Huawei déclare n’avoir jamais été interpellé pour des activités non autorisées depuis son arrivée aux Pays-Bas, soit depuis 15 ans, « alors que le rapport est aux mains des services de renseignements néerlandais depuis plus de 10 ans ».