La dirigeante de la CGT exhorte les employeurs à cesser de se lamenter

Image d'illustration. Travail sedentaireADN
La dirigeante de la CGT a exhorté les employeurs à cesser leurs plaintes, appelant à un changement d’attitude dans le dialogue social. Cette déclaration intervient alors que les tensions persistent entre syndicats et patronat sur plusieurs dossiers sociaux.
Tl;dr
- Sophie Binet critique vivement le patronat français.
- La CGT dénonce les aides massives sans contrepartie.
- Appel à défendre services publics et réformes sociales.
Tensions persistantes entre syndicats et patronat
La contestation syndicale ne faiblit pas : la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, n’a pas mâché ses mots à l’encontre du patronat français ce lundi matin sur TF1. Visiblement agacée par les menaces d’une « grande mobilisation patronale » lancées samedi par le président du Medef, Patrick Martin, elle a dénoncé un climat où, selon elle, « les patrons passent leur temps à pleurnicher alors que les dividendes atteignent des records en France ». Un ton acerbe qui tranche dans le paysage social actuel.
Aides record, exigences croissantes
Au cœur de ses critiques, la question des aides publiques aux entreprises. Selon la leader syndicale, près de 211 milliards d’euros seraient accordés chaque année au secteur privé, souvent sans conditions ni contreparties. Or, malgré ces soutiens massifs et des « baisses d’impôts massives pour les plus riches », la situation de l’emploi industriel reste préoccupante. Les suppressions de postes se multiplient, constate-t-elle amèrement.
« Ça fait huit ans que le patronat écrit directement toutes les orientations et toutes les politiques d’Emmanuel Macron avec des ministres qui sont les porte-serviettes des patrons », déplore encore Sophie Binet. À ses yeux, il devient urgent que le monde économique retrouve « la voie de la décence ».
L’exaspération sociale monte avant une rencontre cruciale
Dans ce contexte tendu, à quelques heures d’une rencontre attendue avec le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu, la numéro un de la CGT formule plusieurs exigences. Elle espère des engagements clairs sur deux points précis :
- Abrogation de la réforme des retraites.
- Enterrement du budget Bayrou.
Et surtout, elle réclame davantage de moyens pour les services publics. Alors qu’une journée nationale de mobilisation syndicale est annoncée pour jeudi, l’objectif affiché est limpide : « permettre que les exigences sociales soient prises en compte ».
Une lassitude face aux réformes successives
Derrière cette colère perce aussi une certaine fatigue sociale. Les syndicats rappellent avoir déjà encaissé « une réforme violente du Code du travail, cinq réformes de l’assurance-chômage et une réforme des retraites ». L’heure serait donc venue – selon eux – d’un rééquilibrage en faveur des salariés et du service public. La roue doit tourner, martèle inlassablement la CGT : il n’est plus question que le patronat puisse continuer ses « caprices d’enfants gâtés ».
