Le Livret A au secours du financement du nucléaire ?

Photo d'illustration. La tour de refroidissement d'une centrale nucléaire. Pixabay
Le gouvernement pourrait dédier une partie de l'épargne au financement de la construction de nouveaux réacteurs nucléaires.
D’après le quotidien Les Échos, le gouvernement réfléchirait à flécher une partie des centaines de milliards d’euros d’épargne déposés par les Français sur leur Livret A vers les chantiers de construction des futurs réacteurs nucléaires.
Dans son édition du jeudi 9 février, le quotidien relaie l’observation d’une source au sein des pouvoirs publics : “Le Livret A est une des rares ressources qui permet de déployer des financements à très long terme, cela correspond assez bien au profil du nucléaire”.
Une épargne de 375 milliards d’euros
À la fin de l’année dernière, les 55 millions de détenteurs d’un Livret A en France détenaient au total 375 milliards d’euros.
Et dans le cadre de la feuille de route dévoilée par le président Macron il y a un an, la France a pour projet de construire six réacteurs de nouvelle génération EPR2, avec une option pour huit autres.
Des constructions estimées à 52 milliards d’euros
Combien cela coûterait-il ? D’après EDF, et sans intégrer le coût de financement, les six premiers EPR2 demanderaient 51,7 milliards d’euros. Une somme à laquelle il convient d’ajouter 4,6 autres milliards en cas de problèmes à la mise en œuvre.
Le Livret A, qui est co-géré par la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) et les réseaux de banques, est en grande partie dédié au financement du logement social.
À quand l’arbitrage ?
Eric Lombard, président de la Caisse des Dépôts, a il y a peu déclaré devant le Parlement :
Je suis convaincu que l’épargne populaire, du Livret A, du Livret de développement durable et solidaire, du Livret d’épargne populaire qui, au total, atteint 500 milliards d’euros aujourd’hui, peut davantage encore financer la transformation de notre appareil de production énergétique.
La CDC, contactée le 8 février par l’AFP, avançait pour sa part que “les choix sur le modèle économique et la structure de portage sont prévus pour 2023 et à la main des pouvoirs publics”.