Le très polluant usage numérique des Français

Photo d'illustration. Une tablette numérique. Pixabay
Sans action visant à la réduction, les émissions de CO2 du secteur pourraient tripler d’ici à 2050 selon un rapport.
Lundi 6 mars, le rapport prospectif sur le poids environnemental du numérique en France en 2030 et 2050 était présenté à Bercy.
Un rapport qui est le fruit du travail conjoint de l’Arcep (Autorité de Régulation des Communications Électroniques, des Postes et de la Distribution de la Presse) et de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie).
Un usage très polluant
L’une des conclusions du rapport est celle-ci : les émissions de gaz à effet de serre dues aux usages numériques des Français pourraient être multipliées par près de trois à l’horizon 2050 si aucune action n’est prise d’ici là.
Un scénario qui envisage que l’empreinte carbone du numérique exploserait de 187 % en 2050. Tandis que la consommation de métaux et de minéraux augmenterait de 59 %, et la consommation énergétique de 79 %.
Quels autres scenarii envisagés ?
Quatre scenarii ont été imaginés par les deux institutions. Que contiennent-ils ? Ils vont d’une simple écoconception des équipements (liée à l’allongement d’un an de leur durée de vie) à une démarche de sobriété numérique dans laquelle les téléviseurs se verraient petit à petit remplacés par des vidéoprojecteurs.
Dans un autre scénario, le nombre d’objets connectés n’augmente pas et cette hypothèse est la seule en mesure de réduire les émissions en 2030, de 16% plus précisément.
Choisir la “révolution numérique”
À plus long terme, le rapport envisage différents chemins en direction de 2050. D’une part, une “génération frugale”, laquelle dit non aux loisirs numériques superflus. D’autre part, une “révolution numérique” qui se baserait sur la technologie à venir pour capturer les émissions carbonées.
Dans ce dernier cas, indique le rapport :
L’empreinte carbone du secteur du numérique est démultipliée (+372 %). Par ailleurs, son besoin d’approvisionnement important en matériaux concurrence d’autres secteurs économiques indispensables à la transition écologique et pose la question de la raréfaction, voire l’épuisement, des matières premières.
Quant à Jean-Noël Barrot, Ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications, il résume l’enjeu :
Nous n’avons ni le choix, ni le droit de l’inertie et de l’inaction, dans le numérique comme dans les autres secteurs. Notre société doit prendre deux tournants majeurs : la transition écologique et la transition numérique, il est impératif de les mener toutes les deux conjointement.
🔴L’@ademe et l'@Arcep ont remis hier à @ChristopheBechu, @AgnesRunacher et @jnbarrot les résultats de leur étude prospective sur l’empreinte environnementale du numérique en France à l’horizon 2030 et 2050.
Plus d'infos 👉 https://t.co/ikO5NMyTX4 pic.twitter.com/Etv1IQkcMH— Ministère de l'Économie et des Finances (@Economie_Gouv) March 7, 2023