Les 5 technologies écologiques les plus inefficaces : de l’arbre à vent à la route solaire
Pourquoi simplifier quand on peut compliquer ? Alors que des solutions éprouvées existent pour accélérer la transition énergétique, certaines entreprises misent sur des technologies innovantes mais peu efficaces. Ces innovations, souvent prometteuses en apparence, peinent à répondre aux enjeux réels. Faisons le tour des pires tentatives dans le domaine des énergies vertes.
L’arbre à vent : une promesse mal ancrée
Imaginez un arbre majestueux, mais au lieu de feuilles, des petites éoliennes tournent au gré du vent. C’est le concept de l’arbre à vent développé par la start-up française New Wind. Lors de son lancement, cette invention semblait révolutionnaire, capable de capter les vents faibles et turbulents proches du sol. Toutefois, la réalité s’est avérée décevante. Avec un prix avoisinant les 50 000 € pour une puissance nominale de 10,8 kW, l’arbre à vent produit en réalité seulement 810 W sous des conditions optimales, soit à peine assez pour alimenter un aspirateur. Comparé à une installation solaire de 15 kWc, ce dispositif reste inefficace. En fin de compte, l’arbre à vent trouve sa place dans la décoration plutôt que dans la production énergétique.
L’éolienne sans pales : une oscillation sans résultat
L’idée d’exploiter les vibrations du vent sans utiliser de pales est séduisante. La start-up espagnole Vortex Bladeless a développé une éolienne qui oscille comme un métronome grâce aux turbulences de l’air. Cependant, cette technologie montre rapidement ses limites. Avec une puissance maximale de 100 W, l’éolienne sans pales peine à rivaliser avec les modèles traditionnels, qui peuvent générer jusqu’à 400 W dans des conditions similaires. De plus, le coût élevé de ces éoliennes, souvent plusieurs milliers d’euros pour une production minime, les rend peu attractives pour une adoption massive.
La route solaire : une ambition piétinée
Intégrer des cellules photovoltaïques à la chaussée semblait être une idée novatrice pour capter l’énergie solaire. Le projet le plus connu est sans doute celui de Tourouvre-au-Perche en Normandie, où une route solaire s’étend sur 1 km. Avec un investissement de 5 millions d’euros, cette route devait produire 340 kWc. Pourtant, dès sa mise en service en 2017, la route n’a produit que 52 % des kWh espérés, et son facteur de charge est tombé à 5 %, contre 12 % pour un panneau solaire classique dans la même région. En raison de l’usure rapide et des coûts de maintenance élevés, plusieurs sections ont dû être retirées peu de temps après leur installation, transformant ce projet ambitieux en échec coûteux.
Le stockage gravitaire à blocs : trop de béton pour si peu d’énergie
Face à la nature intermittente du solaire et de l’éolien, le stockage d’énergie est crucial. Parmi les alternatives, le stockage gravitaire à blocs attire l’attention. Des start-ups comme Energy Vault et Gravitricity proposent de lever des blocs de béton avec un treuil lorsque l’électricité est excédentaire, puis de les redescendre pour générer du courant. Bien que l’idée soit ingénieuse, les chiffres parlent d’eux-mêmes. Pour stocker 35 MWh, il faudrait une quantité astronomique de béton, rendant ce système peu viable à grande échelle. Comparé aux 6 STEP hydrauliques françaises qui stockent 170 000 MWh, cette solution reste loin d’être réalisable économiquement et écologiquement.
La batterie à hydrogène : inefficacité et coût exorbitant
L’hydrogène est souvent présenté comme la solution miracle pour le stockage d’énergie. Toutefois, transformer l’électricité en hydrogène puis la reconvertir en électricité est un processus énergivore avec un rendement de seulement 42 %. La start-up australienne Lavo propose une batterie domestique à hydrogène capable de générer 40 kWh d’électricité, mais au prix exorbitant de 22 000 €. Comparée aux batteries au lithium, qui offrent un rendement supérieur à 90 % à un coût bien moindre, la batterie à hydrogène se révèle inefficace et peu compétitive sur le marché.
Penser avant d’innover
La transition énergétique nécessite des solutions efficaces et économiquement viables. Bien que l’innovation soit essentielle, il est crucial de ne pas se laisser séduire par des technologies qui promettent monts et merveilles sans réellement répondre aux besoins. Des initiatives comme l’arbre à vent ou la route solaire montrent qu’il est possible de bien se tromper en matière d’énergie verte. Pour avancer de manière durable, il est préférable de miser sur des technologies éprouvées et d’encourager les innovations réellement prometteuses.