Le journal anglais Financial Times a dévoilé aujourd'hui que la commission Royal aurait omis volontairement des informations concernant la pollution des voitures Renault.
Le quotidien britannique Financial Times a jeté un pavé dans la mare aujourd’hui en mettant en cause le constructeur automobile Renault ainsi que le gouvernement français. Le journal anglais déclare que le rapport final de la commission Royal sur les émissions polluantes en France aurait été manipulé par l’État à l’avantage de la marque au losange. Ses sources ? Le témoignage de trois des 17 membres de la commission instaurée par Ségolène Royal, qui ont préféré garder l’anonymat.
Des tests en laboratoire qui diffèrent des conditions réelles
Selon le “FT”, le rapport n’aurait pas été exhaustif quant à l’ensemble des découvertes suite aux tests effectués sur les voitures de la marque française. Un modèle notamment est mis en cause, la Renault Captur. Ce dernier est équipé d’un dispositif permettant de réduire les gaz très polluants d’oxydes d’azote, aussi appelés NOx, émis par le diesel. Mais c’est là que le bât blesse d’après le Financial Times, les résultats des tests en laboratoire seraient bien différents des résultats en conditions de conduite réelles. Le dispositif ne se mettrait plus en route après un certain temps de conduite.
Des allégations indirectes contre l’État
Sans citer directement les parties mises en cause, le journal anglais sous-entend donc que face à des résultats peu flatteurs, l’État français aurait préféré couvrir le constructeur dont il est actionnaire à 20%. Une supposée démarche pour servir les intérêts nationaux et préserver un leader de l’industrie automobile française. À noter que la commission précisait ne pas avoir eu accès à la totalité des logiciels dans les véhicules testés dans son rapport et qu’elle ne pouvait donc se prononcer définitivement sur les logiciels manipulés.
Pour le moment, le Ministère de l’environnement de Ségolène Royal et le Renault ne se sont pas encore exprimés sur le sujet. Ce qui n’a pas empêché l’article anglais de faire des vagues, le titre du constructeur français ouvrait en bourse avec un recul de 2,3% ce matin, la plus forte baisse du CAC 40 pour la journée.